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Abderrahmamne Mebtoul: « Le cours actuel du pétrole s’explique par le non respect des quotas décidés en décembre 2016 »

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Avec une plus grande rigueur budgétaire, une meilleure gouvernance, un changement de cap de la politique économique actuelle, avec un baril entre 60/70 dollars, l’Algérie peut faire face à la crise financière actuelle. C’est le constat établi par le professeur Abderrahmane Mebtoul qui analyse les raisons de la baisse des prix du pétrole ainsi que ses conséquences sur les économies des pays producteurs comme l’Algérie.

« Pour cela, l’Algérie a besoin enfin d’une nouvelle stratégie, s’adaptant au nouveau monde fondée sur l’économie de la connaissance, de la confiance et du dialogue productif, de rassembler au lieu de diviser,  pour sécuriser son  avenir fin  de s’éloigner  des aléas de l’autoritarisme des années 1970 largement dépassé reposant sur le dictat bureaucratique et la mentalité rentière », estime MMebtoul.

Selon lui, le cours du  Brent après avoir   atteint le 3 octobre un pic   de 86,74 dollars le Brent, entre les  07/08 décembre 2018  a été coté  à 61,54 pour le Brent et à 52,48 dollars le Wit, très légère hausse, après que l’Opep et ses alliés dont la Russie ont décidé une baisse commune de leur production de 1,2 million de barils par jour (mbj) à hauteur de 800.000 barils/j par les quatorze pays de l’Opep et de 400.000 par ses dix partenaires dont la Russie, environ  1% de la production mondiale.

Face à cette baisse décidée à Vienne, ajoute-t-il, les  facteurs géostratégiques futurs   échappant à l’OPEP, ne  représentant seulement 35% de la production commercialisée mondiale avec la dominance de l’Arabie Saoudite, 33% de la production,  avec deux poids lourds hors OPEP les USA et la Russie. Quelle sera l’attitude future  de  cette organisation ?  s’interroge-t-il. Pour lui, en plus  de l’annonce du  03 décembre 2018  du retrait du Qatar de l’OPEP à compter du 01 janvier 2019, bien  que la production soient limitée, mais impacte la cohésion de l’organisation. Toutes ces décisions ont un impact sur l’économie algérienne   dont les recettes en devises proviennent  à plus de 98% des  hydrocarbures et dérivées,  pour ne pas  recourir au financement non  conventionnel et ne pas  diminuer les réserves de change, selon le FMI, le prix du baril devrait être de 95/100 dollars.

Les autres raisons de la baisse des cours du brut concernent selon MMebtoul, l’existence des divergences sur le juste prix d’équilibre, entre  petits  producteurs à fortes population préconisant 75/80 dollars comme l’Algérie et le Venezuela, d’autres gros producteurs 65/70 dollars comme la Russie( 65 dollar) et l’Arabie Saoudite(70 dollars)  et les USA/Chine/Inde et Europe un prix entre 50/60 dollars, le prix d’équilibre souhaitable étant  autour de 70 dollars, étant une utopie de prévoir un cours supérieur à 80/90 dollars sauf très grave conflit au Moyen Orient.

«Le cours actuel s ‘explique également  par le fait que plusieurs pays OPEP et non OPEP dont  la Russie, n’ont pas respecté  le  quota décidé en décembre 2016 à Vienne », précise-t-il.

Quel sera l’impact  du retrait du Qatar de l’OPEP ? Ce retrait aura un impact  relativement faible  puisque ne produisant que  648.000 barils/j  et son quota à Vienne ayant été réduit  à 618.000 barils/j , soit une différence seulement de 58620 barils/j , montant physique faible, explique M. Mebtoul.

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