C’est sur un fond de crise dû au retrait des États Unis d’Amériques, sans doute bientôt suivi par celui du Brésil, que les 200 pays signataires de l’accord de Paris (Cop 21), sont réunis depuis aujourd’hui à Katowice (Pologne) pour faire le bilan des actions engagées et de ce qui reste à faire pour stopper un réchauffement planétaire qui peut conduire à la fin du monde. Une inéluctable apocalypse corroborée par les plus spécialistes du Groupe intergouvernementaux sur l’évolution du climat (Giec) qui viennent de réitérer l’éminence du péril, dans une étude sans complaisance tout récemment publiée pour mettre les dirigeants politiques du monde entier, et notamment, ceux des pays qui polluent le plus, face à leurs responsabilités.
Cette rencontre vise, non seulement, à impulser une nouvelle dynamique à cette mouvance écologique mondiale qui vient d’essuyer un grave revers avec le retrait du plus grand pollueur du monde que sont les États Unis d’Amériques, mais aussi et surtout, à convaincre la communauté des États signataires des accords de Paris et de Marrakech, à maintenir le cap des réformes à accomplir et des contributions financières à garantir, pour atteindre les objectifs fixés.
Cette 24é conférence sur l’avenir de la planète s’ouvre tout de même sous de bons auspices avec cette contribution inattendue de la Banque Mondiale qui met sur la table pas moins de 200 milliards de dollars pour financer les actions multiformes à accomplir durant les 5 prochaines années. D’autres chèques sont également attendus de certains pays (Chine, Inde, Canada, quelques pays d’Europe etc.) et de grandes institutions transnationales, ce qui n’est pas fait pour déplaire aux scientifiques du Giec qui n’arrêtent pas d’alarmer le monde sur la périlleuse dégradation du climat et de l’environnement, dont la subite accélération du réchauffement suivie d’une dangereuse perturbation des saisons, a vraiment de quoi inquiéter.
Le gros challenge de cette dernière Conférence sur le climat consistera à donner de la consistance à l’accord de Paris, quelque peu perturbé par sa remise en cause par le président Donald Trump et le doute qui commence à gagner un certain nombre de pays, comme par exemple le Brésil présidé de peu par un climato-sceptique. En attendant la grande conférence que se tiendra sous son égide en septembre prochain, l’Organisation des Nations Unis (ONU) aura certainement un rôle majeur à jouer dans cette 24é COP pour, à la fois, récupérer les quelques brebis égarées et convaincre les autres États à redoubler d’efforts pour limiter la hausse des températures à un niveau acceptable.
Dans l’accord de Paris signé en 2015 et ratifié une année plus tard, le monde s’est en effet engagé à limiter la hausse de la température à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle, et, si possible, à +1,5°C. Des objectifs que les scientifiques du Giec considèrent comme insuffisants et ne pouvant donner au mieux qu’une hausse de 3 degrés qui dérégulera, aussi bien le climat planétaire, que le niveau des océans. Les dangers pointés du doigt n’ont donc aucune chance d’être écartés avec les seuls engagements de l’accord de Paris, estiment les experts du Giec, qui recommandent toute une batterie d’actions supplémentaires qui devront être coûte que coûte retenues par la présente conférence sur le climat.
Mais beaucoup de doute planent déjà sur l’issue de cette conférence à laquelle seuls quelques monarques et présidents de la républiques ont promis d’assister. L’ONU qui a programmé un sommet mondial sur le climat en septembre 2019 serait en partie responsable de ces nombreuses défections de chefs d’États qui, au dire de certains observateurs, préfèrent être présents à la conférence convoquée par l’ONU, car plus solennelle et, certainement, plus consensuelle et à la hauteur des enjeux planétaires.