La déclaration d’Alger pour le développement d’une économie maritime durable (économie bleue) en Méditerranée occidentale a été adoptée mardi à Alger par les ministres de l’agriculture et de la pêche des dix pays des deux rives de l’ouest de la Méditerranée dans le cadre du dialogue 5+5.
Lors de la réunion ministérielle des pays participants à l’initiative pour le développement durable de l’économie bleue en méditerranée occidentale adoptée en novembre 2017 à Naples (Italie) et baptisée « Ouestmed », le directeur général de la pêche et de l’aquaculture, Taha Hammouche, a indiqué que 31 projets ont été formulés dans ce cadre.
Il a également précisé que l’Algérie est concernée par l’ensemble de ces projets qui concernent six axes prioritaires: la réalisation de pôles d’activité maritimes, la conservation de la biodiversité et la restauration de l’habitat marin, la consommation et la production durables, le développement de la pêche et de l’aquaculture durables, le développement et la mobilité des compétences, la sécurité maritime et la lutte contre la pollution marine.
Dans ce cadre, un mécanisme d’évaluation trimestrielle de la mise en oeuvre de ces projets sera mis en place.
La déclaration d’Alger comprend également un appel, destiné aux organismes de soutien et aux Etats impliqués, pour la mise en oeuvre d’un fonds spécifique pour soutenir les projets communs autour de l’économie bleue et étendre cette initiative à d’autres pays.
Selon M. Hammouche, le financement de ces projets devrait atteindre 300 millions d’euros à travers différents bailleurs de fonds internationaux et régionaux. L’Union européenne s’est engagée à hauteur de 18,7 millions d’euros pour plusieurs programmes allant jusqu’à 2027.
Présent à cette réunion, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a estimé que cette initiative de développement d’une économie maritime durable en Méditerranée occidentale, lancée à Naples en 2017 en partenariat avec le secrétariat de l’Union pour la Méditerranée (UPM) et la Commission européenne, est devenue un « véritable catalyseur » pour l’orientation vers de nouveaux engagements sur la mer et la côte en Méditerranée.
Il a également estimé que l’économie bleue joue un rôle « crucial » dans la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau et son assainissement, la protection des ressources et la création d’emplois.
Pour rappel, l’Algérie a coprésidé, au cours de cette année 2018, avec la France le comité directeur chargé de la mise en oeuvre opérationnelle de l’initiative « Ouestmed ».
Intervenant lors de cette réunion, le secrétaire général de la mer auprès du premier ministère français, Vincent Bouvier, a pour sa part insisté sur les défis qui attendent les parties prenantes de cette initiative notamment face à plus de 250 milliards de déchets micro-plastiques contenus en mer Méditerranée et la surexploitation de plus des 2/3 de ses stocks halieutiques.
Le représentant français a également plaidé pour des actions cohérentes et complémentaires entre les pays participants « afin de dégager les bonnes synergies ».
Pour rappel, l’initiative concerne les pays de l’ouest de la Méditerranée dans le cadre de la coopération 5+5 entre les pays du Sud et ceux du Nord du bassin méditerranéen, à savoir l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie ainsi que l’Espagne, la France, l’Italie, Malte et le Portugal.