Des négociations sont envisagées prochainement avec l’Union Européenne (UE) pour la révision des taxes et des conditions imposées sur l’entrée des boissons algériennes sur les marchés de l’UE, a fait savoir vendredi, le président de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB), Ali Hamani.
Selon le même responsable, ces taxes et les lourdes conditions imposées par l’UE sur les boissons algériennes, rendent ces dernières plus chères et moins compétitives.
A ce propos, Hamani a fait savoir que, les services du Ministère du commerce soulèveront cette question avec leurs homologues de l’UE lors d’une réunion qui se tiendra au moment opportun et très prochainement.
La rééxamination de ces taxes et conditions d’entrée des boissons algériennes sur le marché européen, devrait enlever plusieurs obstacles et boosterait les exportations hors-hydrocarbures, a estimé le président de l’APAB, dans une déclaration faite au journal Echourouk.
Hamani, a rappelé dans ce sens, que, il y a deux ans, les taxes de 25% imposées sur les boissons algériennes par certains pays, comme la Tunisie et supprimées par la suite, ont rendu les produits algériens à l’étranger plus chers et moins compétitifs, a-t-il insisté.
Dans le sillage des exportations, Hamani a critiqué la restriction des importations par le Gouvernement, en instaurant une lise de 851 marchandises interdites d’entrée sur le marché algérien, ce qui a conduit, d’après lui, certains pays à adopter «le principe de réciprocité».
Il a signalé, à ce propos, que «si nous sommes traités de la même manière (principe de réciprocité) et que nous voyons nos produits interdits d’importation par d’autres pays, nous ne pouvons pas protester, puisque l’Algérie est la première à adopter de tels systèmes», ce qui devrait obliger, selon lui, «ceux qui prennent de telles décisions à réfléchir avant de les imposer, et à prendre des choix plus flexibles».
Pour rappel, depuis la chute drastique des prix du pétrole à partir du 2ème semestre de l’année de 2014, impactant directement les revenus de l’Algérie, dépendant à plus de 95% des exportations des hydrocarbures. Le Gouvernement, à depuis, pris plusieurs mesures pour réduire la facture des importations et booster la production locale pour satisfaire les besoins du marché local. Parmi ces mesures, la liste des 851 produits interdits à l’importation imposée depuis le début de l’année 2018.
Cette liste a été interprétée par l’UE comme une infraction directe aux clauses de l’accord d’association signé à Valence (Espagne) en 2002 et entré en vigueur en 2005 entre l’Algérie et l’Union Européenne, qui stipulait la libre entrée des marchandises européennes sur le marché algérien.
Pour rappel, l’accord est intervenu au vu de l’importance du volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’UE. En effet, c’est avec l’UE que l’Algérie effectue près de 60 % de son commerce extérieur.
Mais, sur la base des échanges commerciaux de l’Algérie avec l’UE, il ressort que la balance commerciale hors hydrocarbures reste déséquilibrée. Ainsi la mise en œuvre de l’Accord d’Association n’a pas eu d’impact sur le niveau et la diversification des exportations hors hydrocarbures vers les pays de l’UE.
Sur ce plan, il est à rappeler que, l’Algérie voulait à travers la mise en œuvre de l’Accord d’association, parvenir à une diversification de l’économie nationale pour permettre le développement des exportations hors hydrocarbures. Mais, les résultats étant mitigés et très éloignés des attentes de l’Algérie.
C’est alors que, des consultations informelles pour la révision du démantèlement tarifaire ont été lancées à Luxembourg le 15 juin 2010. De ces discussions il en est ressorti le report de la mise en œuvre de la zone de libre échange à 2020 au lieu de 2017, en prévoyant un délmantèlement tarifiaire ou le rétablissement des droits douaniers selon les dispositions prévues dans les termes de cet accord d’association pour une liste de produits sensibles.
Cependant, l’instauration par l’Algérie d’une liste de marchandises interdites d’entrée sur le marché algérien, a fait grincer des dents les européens. Ce qui les a poussé à adopter le principe de réciprocité, notamment, dans leur politique migratoire, avec le durcissement des procédures de visa d’entrée dans le espace Schengen.