« Le dinar algérien a chuté de 5% par rapport au dollar », a déclaré ce dimanche le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, selon Ennahar.
En effet, le dinar continue sa dégringolade face aux principales devises, notamment face à la monnaie européenne, l’euro, et le dollar américain, et ce depuis la chute drastique des prix de pétrole, entamée en juin 2014 et résultant d’un déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché.
La baisse des prix de l’or noir a obligé le gouvernement à adopter une nouvelle politique économique et monétaire marquée essentiellement par une série de dévaluation en cascade qui a durement affecté le pouvoir d’achat des ménages algériens. En empruntant ce sentier périlleux de la dévaluation, le gouvernement et la Banque d’Algérie espéraient freiner les importations et atténuer les conséquences d’une inflation rampante. Force est de constater que cette politique monétaire a donné l’effet inverse : la facture des importations de différents biens, notamment les produits alimentaires, ont explosé ces dernières années.
Constatant l’échec de cette politique, le gouvernement a vu dans le recours au financement non conventionnel, une « planche » de salut. Pour faire face à l’érosion des réserves de changes qui s’élevaient à 88,61 milliards de dollars à la fin du mois de juin dernier, la Banque d’Algérie a actionné la planche à billets pour créer 3.585 milliards de dinars de monnaie, et ce pour alimenter les besoins en financement du Trésor public. Le recours au financement non conventionnel n’est pas non plus sans conséquences, puisqu’il représente un risque inflationniste, si l’émission de monnaie n’est pas maîtrisée.
Intervenant devant la chambre des députés pour présenter le projet de loi de Finances 2019, M. Raouya a expliqué cette érosion des réserves de changes par « déficit de la balance de paiement au cours des quatre dernières années », notamment le déficit de la balance courante. Toutefois, les réserves de changes devraient baisser à 85,2 milliards de dollars à fin décembre 2018 et à 76,2 milliards de dollars à fin 2020, selon le ministre, alors que le gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Mohamed Loukal a indiqué vendredi dernier, depuis Tunis, que les réserves de changes continueront d’augmenter si les prix du pétrole restent supérieurs à 50 dollars le baril, prix de référence sur lequel la loi de Finances 2019 été basée.
Par ailleurs, le ministre prévoit que les prix du pétrole se stabiliseraient à 62 dollars d’ici la fin de 2018, selon le même média. En effet, les recettes budgétaires de l’Etat algérien restent largement tributaires des revenus issus des exportations des hydrocarbures, qui ont atteint plus de 27 milliards de dollars, contre 24 milliards l’an dernier.