L’Algérie continue à contribuer pour faire de la Méditerranée, notamment de son bassin occidental, une zone de paix, de stabilité et de prospérité partagée, a affirmé dimanche à Alger le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya.
Lors de son allocution d’ouverture de la 3ème Conférence ministérielle « Finances et Investissement » du Dialogue 5+5″, M. Raouya a souligné que « notre volonté demeure de travailler ensemble avec vous pour consolider davantage la coopération régionale et renforcer les liens entre nos peuples afin de contribuer à concrétiser cet idéal qui anime chacun d’entre nous et consiste à faire de la Méditerranée, notamment de son bassin occidental, une zone de paix de stabilité et de prospérité partagée ».
M.Raouya, qui co-préside cette session avec le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a indiqué que les peuples de la méditerranée occidentale font face à « des défis multiples et communs ».
Il s’agit, a-t-il précisé, de défis liés à la sécurité, aux changements climatiques, à l’immigration, à l’avenir de la jeunesse et son accès au marché de l’emploi, ainsi qu’au développement économique de façon globale.
Pour lui, le Dialogue 5+5 constitue un cadre approprié pour échanger sur les sujets d’intérêt commun pour la région.
Ce Dialogue, a-t-il poursuivi, offre, grâce à son caractère informel, l’opportunité d’aborder tous les sujets, d’échanger librement et réfléchir ensemble à des solutions concrètes et opérationnelles pour pouvoir relever les défis auxquels fait face la région.
Grâce à ces défis multiples et communs, les pays, membres du dialogue, « s’entendent plus que jamais et sont prêts à développer et à renforcer le dialogue et la concertation qui doivent être menés de manière régulière afin d’aborder avec l’attention voulue et d’examiner dans un esprit de confiance et de compréhension mutuelle les difficultés de notre époque dont fait face la région ».
S’agissant de cette 3ème Conférence ministérielle, le ministre a affirmé que ces rencontres représentaient également « l’occasion de rapprocher nos points de vue, de coordonner nos positions et conjuguer nos efforts afin de concevoir des réponses communes aux préoccupations que nous partageons ».
« On ne peut que se réjouir de l’existence d’un segment 5+5 dédié aux finances et auquel a été ajouté le volet lié à l’investissement, permettant ainsi de renforcer nos échanges sur le développement économique de notre région », a-t-il ajouté.
La rencontre s’inscrit, a poursuivi M. Raouya, dans le prolongement des sessions tenues respectivement à Paris et à la Valette.
« En abritant cette réunion, l’Algérie affirme sa volonté de tout mettre en oeuvre pour que cette dynamique se poursuive », a-t-il affirmé.
« Notre souhait est que la rencontre d’Alger soit couronnée de succès à l’instar des deux réunions précédentes. Nous devons saisir l’opportunité offerte par la réunion d’Alger pour engager un débat franc autour de sujets d’intérêts communs et procéder l’échange d’expérience indispensable afin d’imaginer ensemble et proposer des solutions basées les meilleures pratiques », a-t-il avancé.
S’agissant de l’ordre du jour de la rencontre, M. Raouya a expliqué qu’il porte notamment sur des questions liées à l’échange d’informations et renseignements dans le domaine douanier, ainsi que les possibilités de coopération dans ce domaine, aux politiques fiscales à adopter pour l’attractivité de l’investissement, aux aspects financés et investissements liés aux changements climatiques et la transition énergétique, et aussi aux « fintechs ».
Pour sa part, le co-président de cette session, le ministre français de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire, a relevé que la méditerranéen « doit redevenir un espace de développement économique et d’échange culturel pour les pays du dialogue 5+5 ».
Selon lui, le grand enjeu est la capacité des partenaires du dialogue 5+5 à relever le niveau de vie de leurs populations pour éviter des flux migratoires « qui posent des problèmes politiques considérables » dans les pays du sud de l’Europe, citant l’Espagne, l’Italie et la France.
« Les mouvements de migration venus d’Afrique du nord soulèvent des réactions politiques en Europe, défavorables à tous nos pays », a-t-il estimé.
Il a ainsi plaidé pour définir « les moyens économiques de très haut niveau qui permettent de construire des classes moyennes dans les pays du sud de la Méditerranée de façon à enrayer les mouvements de migration ».
Le ministre français a également évoqué le sujet « majeur » de la lutte contre les trafics dont celui de la drogue en particulier: « C’est un enjeu considérable pour nous », a-t-il insisté citant les conséquences quotidiennes des trafics en terme de violence notamment.
Pour M. Lemaire, « seule une coopération entre les pays des deux rives permettra une solution efficace » à ce phénomène et celui du financement du terrorisme.