« Le moment est venu pour l’Afrique de faire face à la crise migratoire et de prendre ses responsabilités en ouvrant un débat avec tous les acteurs de la société », a indiqué ce dimanche M. Ali Sahel, président du Comité d’organisation du Parlement africain de la société civil, lors de son passage à la Radio Algérienne.
Il estime que la responsabilité est partagée, à commencer par celle des responsables politiques, notamment au niveau continental, ainsi que la responsabilité des multinationales qui, selon lui, sont en train d’exploiter, de façon irrationnelle et sauvage, toute les richesses de l’Afrique.
« Nous avons une approche économique parce que nous constatons que l’immigration irrégulière est due à la situation catastrophique dans laquelle vivent les jeunes africains », a-t-il souligné.
Pour M. Sahel, l’instabilité, le chômage, les inégalités, les guerres ethniques et la violence sont autant de problèmes dont les responsables africains devraient s’emparer pour « dégager un esprit de solidarité pour trouver des solutions ».
Pour M. Sahel, le moment est venu de créer des mécanismes qui permettront de trouver des solutions entre les acteurs de la société civile. L’Afrique doit être acteur dans les décisions qui sont prises au niveau planétaire. Toutefois, il déplore que le continent n’soit pas pris en compte dans l’équation économique mondiale, malgré ses énormes richesses.
Par ailleurs, M. Sahel a fait observé que si la situation de l’Afrique est « dramatique », elle doit faire face à des grands défis, tels que le chômage, les inégalités sociales, le réchauffement climatique la fuite des élites et des capitaux ainsi que de la corruption.
Il a rappelé, dans ce sens, que « l’Union africaine a élaboré des mécanismes pour libérer l’économie africaine » qui a permis aux entreprises africaines de jouir d’une certaine mobilité au niveau continental, notamment dans le domaine des exportations.
M. Sahel estime que l’Afrique doit se réapproprier ses richesses qui doivent être affectées à l’industrie transformatrice, rappelant que 15.000 étudiants africains sont présents en Algérie.
S’exprimant sur les reproches faits à Algérie quant aux expulsions de migrants africains, M. Sahel a rappelé que la France expulse plus 30.000 migrants annuellement», ajoutant « nous restons la cible des pays européens ».
M. Sahel a indiqué qu’« il faut mettre fin à l’hypocrisie des pays européens. On ne peut plus continuer à occulter les pratiques européennes qui sont responsable de l’état catastrophique dans lequel se trouve l’Afrique », ajoutant que « l’Algérie à jouer un rôle incontournable dans le développement de l’Afrique, notamment à travers de grands projets, tels que le projet de la route transsaharienne, projet de gazoduc et de la fibre optique ».
De nombreux pays européens ainsi que la Chine proposent à Afrique une aide financière estimée à des dizaines de milliards de dollars. « Nous souhaitons voir des décisions concrètes au profil des Africains », a-t-il souligné.
Évoquant la crise libyenne, M. Sahel a pointé du doigt la responsabilité des pays occidentaux, notamment la France, mais aussi des pays africains, soulignant que l’ombre des multinationales plane toujours sur le destin de la Libye.