L’aviation dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) génère 2,4 millions d’emplois et une activité économique de 130 milliards de dollars, a indiqué l’Association du transport aérien international (IATA) dans un communiqué publié sur son site web.
« Cela représente 3,3% de l’emploi total et 4,4% du PIB total de la région » a expliqué le directeur général et chef de la direction de l’IATA », Alexandre de Juniac, cité par communiqué.
« Au cours des vingt prochaines années, a-t-il poursuivi, le nombre de passagers devrait augmenter de 4,3% par an ».
Lors d’une allocution à la Arab Air Carriers Organisation (AACO) au Caire, le directeur général de l’IATA a exhorté les gouvernements des pays de la région MENA à maximiser les avantages économiques et sociaux de l’aviation.
« En tant que dirigeants de l’aviation, nous devons travailler ensemble et avec les gouvernements pour réaliser ce potentiel – et le développement économique et social qu’il va catalyser « , a-t-il déclaré.
- De Juniac a mis en exergue l’amélioration de l’infrastructure de l’aviation et de la compétitivité tout en œuvrant à l’harmonisation de la réglementation dans la région.
« Le Moyen-Orient a fait preuve de clairvoyance dans le développement d’infrastructures aéroportuaires de premier plan », a-t-il fait remarquer, tout en les incitants à la prudence sur les projets de privatisation des aéroports dans la région et la concertation avec tous les acteurs du domaine.
« Alors que l’Arabie saoudite et d’autres pays de la région envisagent la privatisation des aéroports, notre message est clair et simple: parlez à toutes les parties prenantes, en particulier les compagnies aériennes, pour vous garantir les meilleurs avantages économiques et sociaux à long terme », a-t-il conseillé.
« La consultation n’est pas seulement essentielle, elle est indispensable », a-t-il insisté.
L’IATA s’est également déclarée préoccupée par les retards du trafic aérien dans le la région du Golfe.
Le retard moyen par vol dû aux problèmes de contrôle de la circulation aérienne dans la région est de 29 minutes.
« Sans progrès urgents, cela pourrait doubler d’ici 2025, entraînant une perte de productivité de plus de 7 milliards de dollars et des coûts d’exploitation supérieurs à 9 milliards de dollars », a prévenu M.de Juniac.
Aussi, « les gouvernements doivent remplacer la fragmentation politique par une prise de décision transfrontalière collaborative », a-t-il suggéré.
« Cela doit être rapide, sans quoi l’efficacité des hubs de la région sera gravement compromise », a-t-il prévenu.
Par ailleurs, il a considéré que l’industrie du transport aérien est hyper compétitive.
La hausse des coûts dans la région MENA doit être maîtrisée pour préserver sa compétitivité, a-t-il préconisé, ajoutant que 1,6 milliard de dollars supplémentaires ont été ajoutés aux coûts de l’industrie dans la région MENA depuis 2016.
« Chaque dollar de frais supplémentaires constitue un défi pour les compagnies aériennes de la région, qui ne gagnent que 5,89 dollars par passager », a-t-il souligné, en considérant que « c’est un désincitatif » pour les passagers qui a un impact important sur l’ensemble de l’économie ».