Les cours du pétrole new-yorkais et londonien ont bouclé mercredi le mois d’octobre sur une baisse, affichant une lourde chute mensuelle alors que les stocks américains de brut ont augmenté lors des six dernières semaines de près de 32 millions de barils.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c’est le dernier jour de cotation, a clôturé à 75,47 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 44 cents par rapport à la clôture de mardi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour la même échéance a cédé 87 cents, à 65,31 dollars.
Le Brent comme le WTI sont tombés à leurs plus bas en près de deux mois et demi et ont affiché une baisse mensuelle respective de 8,7% et 11,1%, le plus fort recul sur un mois depuis juillet 2016.
Les stocks américains de brut ont au total gonflé de près de 32 millions de barils lors des six dernières semaines d’après l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), une progression en grande partie liée à des travaux de maintenance des raffineries aux États-Unis, réalisés traditionnellement en septembre et octobre. « Après tout, le surplus de l’offre pourrait être en train de se reformer et ce scénario n’a pas de fin positive » pour les prix du pétrole, a prévenu Naeem Aslam, analyste chez Think Markets.
Alors que certains analystes évoquaient en tout début de mois la possibilité que les cours du brut franchissent les100 dollars le baril, la situation s’est nettement retournée depuis, notamment en raison de la guerre commerciale et des craintes sur la croissance, et donc la demande de brut. « Le président américain, Donald Trump, a affirmé lundi qu’il croyait qu’un accord pourrait être conclu avec la Chine, mais a prévenu que des taxes de plusieurs milliards de dollars étaient prêtes« , a relevé Sukrit Vijayakar, analyste chez Trifecta Consultants.
Les tensions commerciales pourraient peser sur la demande alors que l’offre mondiale reste élevée, malgré les sanctions américaines contre l’Iran qui seront appliquées à partir de début novembre. « Les Saoudiens pompent autant que faire se peut« , a noté M. Aslam.
Les fortes turbulences sur le marché mondial des actions n’ont pas non plus incité les investisseurs à se porter sur les actifs risqués, dont le pétrole fait partie.
Afp