L’agence de notation financière Moody’s a abaissé, ce mercredi 17 octobre, la perspective de la note souveraine de la Tunisie de « stable » à « négative », en raison notamment de la hausse de la vulnérabilité extérieure du pays.
La note de ce pays d’Afrique du Nord, dont l’économie peine à remonter durablement la pente depuis la révolte populaire de 2011 contre le régime de l’ex-président Ben Ali, a été maintenue à « B2 ».
L’agence américaine a précisé que la dégradation de la perspective de la note de la Tunisie reflète une augmentation des risques de vulnérabilité externe dans un contexte de resserrement des conditions de financement au niveau mondial, alors que les réserves de change du pays se sont affaiblies par la hausse des prix du pétrole et par un ralentissement des entrées nettes de capitaux, par rapport à l’année dernière. « La Tunisie doit faire face à une intensification des pressions dans un environnement extérieur de plus en plus défavorable », a-t-elle relevé.
Moody’s prévoit un léger resserrement du déficit de la balance courante sous l’effet de la hausse des exportations du secteur des services. Ce déficit devrait cependant rester important, à 9,7% du PIB fin 2018 et à 8,5% en 2019 contre 10,2% en 2017.
L’agence a, d’autre part, fait remarquer que le budget de l’Etat est sensible aux conditions de financement extérieur et aux variations des taux de change, étant donné que 65% de la dette publique est libellée en devises fortes. Le dinar tunisien s’est déprécié de 11% par rapport au dollar américain et de 9,2% par rapport à l’euro, au cours des neuf premiers mois de 2018.
Moody’s a, par ailleurs, indiqué que des preuves d’une réduction soutenue des déséquilibres extérieurs et budgétaires et une augmentation régulière des réserves de change pourraient soutenir un changement de la perspective de la note à « stable ».
Ecofin
