La valeur des échanges au noir des produits pétroliers s’élève en moyenne à 133 milliards de dollars par an. C’est ce qu’a indiqué le rapport, intitulé « Les marchés noirs les plus dangereux du monde », réalisé et publié l par l’Université de Yale, a rapporté hier l’agence Ecofin, spécialisée dans l’information économique africaine
Le marché qui est alimenté par le siphonnage du brut à partir des pipelines ou encore le détournement de navires de transport du combustible est l’une des plus importantes sources de financement de dangereux acteurs comme l’Etat islamique, les cartels de la drogue, notamment au Mexique, les groupes criminels d’Europe de l’Est, les milices libyennes, les rebelles nigérians.
Les cinq pays où ce trafic est récurent sont le Nigeria, le Mexique, l’Irak, la Russie et l’Indonésie. Ces pays sont tous des producteurs d’huile, note le rapport.
Le Nigeria, à lui seul, perd 1,5 milliard de dollars par mois en raison des attaques perpétrées sur les pipelines pour pomper le pétrole dans le Delta du Niger. Cette perte concerne également le raffinage illégal et d’autres projets complexes. En Asie du Sud-est, environ 3% du carburant consommé provient du marché noir, dont la valeur est estimée à 10 milliards de dollars par an.
Au Mexique, les cartels blanchissent les revenus de la drogue par le biais du commerce de pétrole. Ceux-ci détiendraient des participations importantes dans l’aval pétrolier. Les disparités des prix du carburant dans l’Union européenne tendent à encourager le commerce illégal en créant des routes contre-intuitives, indique le document.
L’Irlande, producteur de pétrole et de gaz, est aussi touché par ce phénomène, puisqu’il estime perdre jusqu’à 200 millions de dollars par an, à cause de la fraude sur le carburant, sachant qu’environ 20% du carburant vendu dans les stations-service régulières en Grèce est illégal, précise le même rapport.