Avec un volume de 3580 milliards de dinars, émis jusqu’au 31 mai 2018, et après une année d’application de la politique de l’endettement interne, imposée au gouvernement par une situation financière critique, proche de la cessation de paiement. Le recours au financement non conventionnel a-t-il abouti aux résultats escomptés, et quel impact a-t-il eu sur la relance de l’économie nationale ? Une interrogation qui ne cesse de grandir, autant pour les experts et les économistes que dans la sphère politique.
Pour les experts, qui se sont relayés sur les médias, pour le dire, le constat d’échec est sans appel, dans la mesure où cette stratégie a été détournée dans son objectif majeur, qui est de relancer l’investissement productif, aptes à créer de la valeur ajoutée, de la richesse et de l’emploi. Or, ils considèrent que cet argent a plutôt servi à régler les dettes antérieures de l’état, et le déficit du Trésor, les besoins de la consommation.
Le professeur en économie, Réda Tir, explique lors de son passage à la télévisons nationale, que « le financement non conventionnel a atteint ses limites. Il s’agit pour l’heure d’y mettre un seuil financier, et sortir d’une gestion orientée uniquement sur la dépense publique, sur le financement unique à travers le Trésor public, en absence totale du marché, et d reformes structurelles ». Et d’ajouter « l’argent de la planche à billets est passé dans le circuit informel, car qu’on l’Etat règle les dettes des entreprises nationales, comme Sonelgaz, l’argent est encaissé par ses sous-traitants, qui exercent pour la majorité dans l’informel ».
En somme, à son annonce le recours au financement non conventionnel, a été présenté comme la seule issue pour éviter le chaos, économique et sociale du pays. Il était destiné à relancer les leviers économiques, qui devaient par la suite donner la possibilité à l’Etat de rembourser cette dette intérieure, et ce à travers les retours d’investissement, la fiscalité ordinaire, et la fiscalité issue de l’activité des hydrocarbures.
Au demeurant, les effets positifs de cette stratégie, semblent être diluées dans le traitement, d’appoint, d’urgence, d’une situation financière qui ne cesse de céder sous le poids, de l’inflation, de la dépréciation de la monnaie, de la corruption, et d’une absence cruelle d’une vision économique, d’après- pétrole.
Ceci étant, pour les observateurs, la plus grande préoccupation, notamment, après ce constat hautement négatif, issu de l’usage détourné de l’argent de la planche à billets, est sans conteste, de trouver les moyens de stopper cette hémorragie.Ils s’interrogent; jusqu’à quand allons nous émettre de l’argent sans contrepartie en productivité ? et sur quelles bases, quel bilan, l’Etat va-t-il maintenir cette politique ?