A la veille de la tenue, à Alger, de la 10e réunion Comité ministériel conjoint de l’OPEP et non OPEP, prévue demain le 23 septembre, le professeur Abderrahmane Mebtoul présente les différentes raisons qui déterminent les cours du pétrole.
La première raison, concerne, selon lui, les tensions géostratégiques au Moyen Orient et les sanctions des USA contre l’Iran, où toute transaction en dollars avec ce pays est interdite qui bouleversent toute la stratégie de l’OPEP, certes timidement atténué par la position européenne.
La deuxième raison est liée à la précédente, du fait de la dominance du dollar dans les transactions internationales, l’euro progressant lentement, qui influe le cours à la hausse est la difficulté de combler les exportations de l’Iran d’environ 2,7 millions de barils jour avec les risques du développement d’un marché informel inférieur au prix du marché.
La troisième raison, selon MMebtoul, comme vient de le souligner le FMI et la Banque mondiale est la croissance qui risque de chuter avec les rivalités à la fois américano -européennes et américano chinoise sur les mesures protectionnistes US ayant un impact négatif sur le commerce international, certains organismes comme la Morgan Bank avertissant sur les possibilités d’une crise équivalente à celle de 2008 avec le ralentissement de l’économie mondiale. « La quatrième raison, est qu’avant de décider d’une réduction de la production de 1,2 millions barils/ jour, l’OPEP représentait seulement 33% de la production mondiale commercialisée mondiale, les, n’ayant plus le même impact sur le marché que dans les années 1970, 67% restants se faisant hors OPEP qui ont décidé de réduire de 558.000 barils/jour, est le respect, globalement, du quota des membres de l’Opep décidé en décembre 2016 à Vienne. Mais bon nombre d’experts s’interrogent sur la tentation pour les producteurs de «maquiller» des déclins naturels, liés à l’épuisement de certains gisements et déjà intégrés aux prévisions, afin de les faire passer pour des réductions volontaires et l’agence Reuters début septembre a signé que certains pays dont l’Irak n’aurait pas respecté leurs quotas », dira MMebtoul.
Ensuite il y a l’introduction du pétrole-gaz schistes américain qui a bouleversé toute la carté énergétique mondiale. La sixième raison, est l’entente hors Opep entre l’Arabie saoudite et la Russie, ces deux pays produisant plus de 10 millions de baril/ jour.
Toujours selon le professeur, la septième raison, est la situation politique en Arabie saoudite, les Bourses ne voyant pas encore clair de l’action du prince héritier dans la lutte contre la corruption, avec la crainte de tensions politiques internes, mais surtout de la vente de 5% d’actions d’une partie de la grande société Aramco, afin de maintenir l’action à un niveau élevé, vente qui a été reportée pour 2019 . La huitième raison, est la tension au Kurdistan, cette zone produisant environ 500.000 barils/jour, la baisse de la production vénézuélienne, les tensions en Libye et au Nigeria. La neuvième raison, est la baisse ou la hausse du dollar par rapport à l’euro, avec un cours le 21 septembre 2018 un cours de 1,1785 dollar un euro. La dixième raison, est la baisse ou la hausse des stocks américains tout en n’oubliant pas les stocks chinois
« En conclusion, existe deux scénarios extrêmes. En cas de crise équivalente à celle de 2008, le cours du pétrole risque retomber à moins de 60 dollars. En cas où les grands producteurs ne combleraient pas la production iranienne, le cours pourrait franchir la barre des 80 dollars, ce prix échappant totalement aux fondamentaux économiques », conclura-t-il.