243 médicaments ont été déclarés en rupture ou en insuffisance d’approvisionnement sur le marché, a indiqué le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, M. Lotfi Benbahmed, lors de son passage à la radio nationale.
« Les quantités allouées aux programmes d’importation étaient parfois insuffisantes, nous constatons donc à un moment de l’année que les quantités étaient épuisées et les stocks réglementaires de 90 jours avaient été épuisés », a-t-il expliqué.
Cette rupture de médicaments s’explique aussi, selon lui, par la démographie, car l’Algérie enregistre 1 million de naissances par an et 200.000 décès, mais aussi par l’élargissement de la carte du tiers payant la prise en charge des malades, tout cela concours à la hausse de la consommation des médicaments.
Dans le même sillage, il a souligné que « certains produits ont été protégés de manière trop précoce pour la production nationale. Les producteurs ont fait auprès du ministère de la Santé des demandes de protection de leurs production, alors qu’ils n’avaient même pas commencé à produire », ajoutant « les quantités produites sont largement insuffisantes et on se retrouvait avec des fausses déclarations d’intention de production qui n’étaient pas réalisées ».
Pour qu’on règle définitivement cette situation, M. benbahmed attend de la nouvelle loi sanitaire la mise en place « d’un encadrement réglementaire qui permettra de lutter contre les ruptures ».
Évoquant la facture d’importation de médicaments en hausse, M. Benbahmed constate « une baisse des prix qui passe une hausse démographique mais aussi par une augmentation importante de la facture des médicaments hospitaliers. « Nous avons mis en place un plan cancer qui fait qu’aujourd’hui nous avons une explosion des dépenses au niveau hospitalier Cette augmentation de la facture ne se fait pas en ville, mais au niveau des hôpitaux », a-t-il précisé.
Interrogé sur les rencontres infructueuses avec les responsables du ministère de la Santé pour réactiver la cellule de veille, M. Benbahmed a indiqué que «des avenants vont être signés, ils prendront en compte les consommations mensuelles de l’Algérie et devront assurer des stocks jusqu’au 31 mars 2019, puisque les programmes 2019 ne pourront être réalisés qu’à partir de janvier ».
Il a ajouté « aujourd’hui on traite l’urgence à travers la cellule de veille, mais on doit régler les problèmes de manière structurelle et que dans les programmes d’importation de 2019, on assure la reconstitution des stocks stratégiques qui, selon lui, représentent 25% de la facture ».
Concernant la production locale, M. Benbahmed a rappelé que « les droits de nombreux produits sont tombés dans le domaine public, comme les génériques, et beaucoup de multinationales fabriquent des produits pharmaceutiques en Algérie. On arrive à plus de 50% des produits qui sont fabriqués localement en quantité et environ 50% en valeur ».