Les entreprises allemandes ont été invitées à investir dans la sous-traitance automobile, en créant des usines de fabrication des pièces détachées destinées au montage de véhicules en Algérie, et ce, dans le but d’atteindre un taux d’intégration plus élevé et asseoir véritable industrie automobile.
Cette invitation a été exprimée, ce lundi 17 septembre 2018, par M. Mustapha Abdelkrim, représentant du Ministère de l’industrie lors du forum d’affaires algéro-allemand organisé par la chambre de commerce et d’industrie arabo-allemande (Ghorfa), en collaboration avec la chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) à l’hôtel El Aurassi d’Alger.
Lors de son intervention, M. Abdelkrim, devant la délégation d’une quinzaine d’homme d’affaires et représentants d’entreprises allemandes a concentré son discours sur l’industrie automobile en Algérie en présentant tous les atouts qui se présentent aux investisseurs dans ce domaine. «L’industrie automobile, constitue l’une des filières sur lesquelles repose cette politique de diversification de l’économie nationale», a-t-il expliqué.
«Notre objectif, n’est pas le montage de véhicules seulement, mais, d’asseoir une véritable industrie automobile», a-t-il déclaré, en précisant que «le montage est certes, un jalon nécessaire pour l’apprentissage, mais, la participation active au processus de fabrication avec un taux d’intégration élevé est vraiment l’objectif recherché».
«C’est la condition sine qua non du succès et du développement pérenne de l’industrie dans notre pays», a-t-il estimé.
Dans ce sens, il fait valoir, la multiplication par 2.5 du nombre d’entreprises créées depuis 2010, par 7 du nombre de projets industriels, et par 11 du montant d’investissements. Et ce dans divers domaines qui pourraient intéresser et contribuer à augmenter le taux d’intégration locale de l’industrie automobile, tels que: l’industrie sidérurgique, le textile, l’électronique, le verre…etc.
Interrogé sur la motivation du choix de l’industrie automobile ? Le représentant du Ministère de l’industrie a expliqué que «s’il on regarde le parc automobile algérien, nous avons dépassé les 6 millions de véhicules, donc c’est un parc à renouveler, et c’est un parc à entretenir, et c’est une facture d’importation à substituer d’autre part, par la production locale de la pièce de rechange». Dans ce sens, il a rappelé que l’Algérie a importé pour plus de 7 milliards de Dollars de véhicules en 2012.
Le représentant du ministère de l’industrie a rappelé toutes les mesures prises par le Gouvernement afin de réguler le marché de l’automobile en Algérie depuis 2014, jusqu’à la fin 2017. De l’arrêt des importations des véhicules et l’incitation des concessionnaires pour la mise en place d’usines de montages localement, et l’élaboration du cahier des charges encadrant l’activité de montage de véhicules. A ce sujet le Gouvernement a posé un certain nombre de conditions qui permettront d’aller vers plus d’intégration et encourager la sous-traitance.
Le même responsable a expliqué que les licences d’importations ont été un dispositif nécessaire pour créer une incitation à l’investissement. « Si on devait inciter les concessionnaires à devenir producteurs, il fallait les protéger. Donc les licences d’importation ont été mises en œuvre dans un souci de protection des futurs constructeurs automobiles», a-t-il précisé.
«Dans le décret exécutif de 2017, fixant les conditions d’excerice de l’activité de montage de véhicules, il a été posé une condition d’atteindre un taux d’intégration progressif, et e par la production locale de la pièce détachée destinée au montage», a précisé M. Abdelkrim.
Il a précisé en outre que «l’industrie de montage de véhicules en Algérie affichera à l’horizon 2022 un volume de production dépassant les 500 000 véhicules».
Il a estimé que, les allemands connaissent bien l’Algérie, à travers la présence de 200 entreprises allemandes implantées, notamment dans l’industrie automobile, avec Mercedes et Volkswagen.
«L’Algérie ne cesse d’enregistrer des indicateurs positifs dans les différents segments de la vie économique. Son important marché national, mais aussi, les incitations créées dans le domaine de l’investissement productif avec toutes les garanties requises, attirent aujourd’hui les investisseurs étrangers dans un flux de plus en plus intense. Nous cherchons à remonter cette dynamique de coopération vers la construction d’un partenariat véritable et les performances économiques remarquables de l’Allemagne lui confèrent un rôle important dans ce cadre», a-t-il indiqué.