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Le président de la BAD aux chefs d’entreprise chinois : « C’est en Afrique qu’il faut être »

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Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a invité les chefs d’entreprise chinois à venir à l’Africa Investment Forum qui se tient à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 7 au 9 novembre 2018.

Le président Adesina a adressé cet appel aux délégués de la 6e Conférence des entrepreneurs chinois et africains, en marge du Sommet de Beijing 2018 auquel cinquante-trois pays africains participent. « Je suis sûr que vous savez tous que c’est en Afrique qu’il faut être. Les économies africaines ont une bonne croissance et le PIB devrait se situer cette année à 4,1 en moyenne % », a-t-il déclaré. Il s’est par ailleurs entretenu avec de hauts fonctionnaires et des chefs d’entreprise chinois, conduits par le vice-Premier ministre Liu He, le gouverneur de la Banque populaire de Chine Yi Gang, et le président de la Banque chinoise de développement Zheng Zhijie.

Interrogé par China Economic News (CEN) sur le partenariat privilégié qui lie la Chine et l’Afrique, Akinwumi Adesina a répondu : « La Chine ne fait pas que promettre, la Chine agit ». 

Dans un autre entretien au China Daily, il a souligné la convergence de vue de la Banque africaine de développement et de la Chine : « L’Initiative “La ceinture et la route” et les High 5 du Groupe de la Banque africaine de développement se correspondent parfaitement. La Banque a déjà entamé des discussions avec la Banque chinoise de développement sur l’élaboration de projets à grande échelle qui puissent répondre à ces deux cadres ». 

Akinwumi Adesina n’a pas manqué d’évoquer les chiffres de la présence chinoise en Afrique : 10 000 entreprises chinoises et 1,3 million de Chinois. Le président de la Banque africaine de développement a toutefois déploré l’important déséquilibre commercial : alors que près de 90 % des exportations chinoises vers les pays africains sont des produits à haute valeur ajoutée – machines et équipements –, 75 % des exportations africaines sont des matières premières. Il a donc appelé les entreprises chinoises à investir et ne pas se contenter de proposer des contrats ou d’accorder des prêts au secteur public africain.

Soulignant combien l’énergie et le secteur de l’agro-alimentaire ouvrent d’opportunités à la Chine et au monde, Akinwumi Adesina a dit espérer une forte représentation des entreprises chinoises au prochain Africa Investment Forum, en Afrique du Sud.  « Ce n’est pas un talk-show, mais un lieu de transactions. Des portefeuilles d’une valeur de 92 milliards sont déjà recensés sur cette plateforme », a indiqué le président de la Banque. 

L’Africa Investment Forum réunira durant trois jours des promoteurs de projets, des emprunteurs, des bailleurs de fonds et des investisseurs, dans le but d’accélérer les investissements en Afrique. Des représentants de fonds de pension internationaux, de fonds souverains et d’autres investisseurs du secteur financier seront présents, ainsi qu’un réseau d’institutions financières dont la vocation est de réduire les risques associés à certains types d’investissements.

Dans le discours qu’il a prononcé lors de la cérémonie d’ouverture du Forum sur la coopération sino-africaine 2018 (FOCAC), le président chinois Xi Jinping a qualifié l’Africa Investment Forum de mesure concrète pour « bâtir un avenir commun ».  Xi Jinping a promis à l’Afrique 60 milliards de dollars de financements et à y investir 10 milliards de dollars au cours des trois prochaines années.

Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique se sont élevés à 174 milliards de dollars en 2017, en forte hausse par rapport aux 10 milliards enregistrés en 2000. Les investissements directs chinois en Afrique sont passés de 10 milliards de dollars en 2010 à plus de 60 milliards en 2017.

Ecofin

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