Les cours du pétrole grimpaient lundi en cours d’échanges européens alors que les investisseurs s’inquiétaient plus du risque d’un manque d’offre que des menaces qui s’accumulent également sur la demande.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 77,69 USD sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 86 cents par rapport à la clôture de vendredi « Les investisseurs pétroliers n’ont pas encore perdu l’espoir d’un rebond des cours en raison des sanctions sur l’Iran qui approchent« , a commenté Tamas Varga, analyste chez PVM.
A partir de début novembre, les importateurs de pétrole iranien pourront être pénalisés par les États-Unis, dans le cadre des sanctions infligées à Téhéran par Washington après la sortie américaine de l’accord sur le nucléaire.
En amont de cette décision, le flux de brut sortant du troisième producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a déjà commencé à se réduire.
La Corée du Sud a ainsi complètement arrêté d’importer du pétrole iranien en août, alors que le pays était encore un des trois plus grands clients de l’Iran, selon des données compilées par l’agence Bloomberg à partir de suivi de tankers par satellites.
Par ailleurs, le nombre de puits actifs aux États-Unis a diminué (-2 puits) la semaine dernière, selon des données publiées vendredi soir par l’entreprise de services pétroliers Baker Hughes.
La production américaine pourrait commencer à stagner alors qu’elle a fortement grimpé récemment, et que le prix du baril dans la région du bassin de Permian, où se concentre l’industrie du schiste, a plongé à 55 USD le baril depuis le début du mois de juin, a commenté Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. »Cette dégringolade s’explique par un manque de pipelines pour transporter la production en hausse jusqu’aux raffineries et au Golfe du Mexique« , d’où le pétrole peut être exporté, a expliqué l’analyste.
Enfin, des hommes armés ont pris d’assaut lundi le siège de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) à Tripoli, la capitale libyenne, dans une attaque qualifiée de « terroriste » par un organe de sécurité.
Les marchés restaient cependant prudents alors que les cours ont souffert la semaine précédente du risque de conflits commerciaux qui pourraient peser sur la demande, notamment dans les pays émergents. « Il va falloir garder un oeil (sur certains pays actuellement en difficulté), car ils représentent 7 millions de barils par jour de demande« , a prévenu M. Varga, listant l’Argentine, l’Afrique du Sud, la Turquie et l’Inde.
Afp