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BM : L’Algérie a « suffisamment de financements » et n’a besoin d’emprunter ni auprès de la Banque mondiale ni auprès d’autres institutions financières

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L’Algérie a « suffisamment de financements » et n’a besoin d’emprunter ni auprès de la Banque mondiale ni auprès d’autres institutions financières, a affirmé le vice-président de la Banque mondiale chargé de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Ferid Belhadj, dans un entretien accordé à l’APS.

« Notre (Banque mondiale) engagement en Algérie n’est pas basé sur le financement de projets. L’Algérie a suffisamment de financements et n’a besoin d’emprunter ni auprès de la Banque mondiale ni auprès de quelqu’un d’autre. Notre engagement avec l’Algérie est un engagement que nous avons élevé au niveau d’un dialogue et d’un échange d’expériences », explique le représentant de la BM en visite en Algérie du 4 au 7 septembre.

« Nous prenons l’expérience algérienne et nous voyons dans quelle mesure elle est pertinente et dans quelle mesure elle peut être appliquée avec des adaptations dans d’autres pays. D’autre part, nous prenons les expériences de la Banque mondiale à travers ses recherches et son travail d’analyse que nous proposons à la partie algérienne. C’est véritablement un échange de connaissances et aussi un travail dans lequel la coopération technique devient un axe fondamental dans la relation entre la Banque mondiale et l’Algérie », fait-il valoir.

Questionné sur le bilan de sa visite en Algérie, le représentant de l’institution de Bretton Woods soutient que les rencontres qu’il a eues avec les ministres, respectivement, des Finances, de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, des Travaux publics et des transports, et de l’Industrie et des mines, ainsi qu’avec le gouverneur de la Banque d’Algérie, ont permis de faire un tour d’horizon de la situation économique en Algérie avec ses dimensions et profondeurs sociales: « Ce que j’ai tiré de ce premier contact c’est qu’on est en présence d’une nouvelle Algérie », souligne-t-il.

« On est en train de voir des évolutions dans la manière d’appréhender la question économique, des évolutions dans la relation entre les secteurs public et privé et dans la place de plus en plus importante et pertinente accordée au secteur privé dans l’appréciation générale de l’économie  algérienne », relève M. Belhaj.

« Nous pensons que l’Algérie est dans la bonne direction. Cependant, comme dans toute transition, il faut du temps, des mesures volontaristes et il faut qu’il y ait, peut-être, des accélérations du façon que la transition se fasse de la manière la plus efficace possible », poursuit-il.

Mais pour le représentant cette institution financière mondiale, l’une des questions primordiales en Algérie est la diversification de son économie:  « Aujourd’hui, l’Algérie est une économie qui est centrée sur les hydrocarbures. Il est clair que pour l’Algérie, dont nous voyons un futur sur les 20 ou 30 prochaines années, cette focalisation sur les hydrocarbures n’est pas porteuse.

 

Il va falloir changer, diversifier et, en réalité, extraire dans ce pays, qui a des potentialités énormes, davantage d’innovation et de créativité. Cela ne se fera qu’a travers un secteur privé qui sera délesté de certaines contraintes qui alourdissent toujours son développement ».

A ce propos, il relève qu’à travers les rencontres qu’il a eues lors de sa visite, « il y a cette conscience qu’il faut lever ces contraintes du secteur privé et donner plus de champ d’action aux entrepreneurs et à ceux qui ont la volonté de prendre des risques pour la promotion de l’entreprise et la croissance qui sera beaucoup plus pérenne ».

 

Intégrer les jeunes dans le développement économique à travers un système éducatif adéquat

 

De surcroît, le vice-président de la BM a mis l’accent sur l’importance d’intégrer les jeunes dans le développement économique à travers un système éducatif adéquat: « Quand on regarde la région MENA d’une manière générale, il y a une pression démographique qui est en train de se faire sentir de plus en plus. D’ici 2050, il y aura plus de 300 millions de jeunes à la recherche d’emploi dans toute la région.

L’Algérie aura aussi son lot de pression démographique et il faudra prendre acte de cette pression et l’utiliser avant les siens. C’est-à-dire faire que cette énergie que la jeunesse recèle soit mise à la contribution à la croissance, à la créativité et à trouver de nouvelles voies de développement économique ».

« Nous pensons que cette jeunesse doit être servie par un effort sur les questions de l’éducation, un effort renouvelé et plus important non seulement en terme des dépenses mais aussi en terme de l’efficacité de ces dépenses.

L’Algérie et tous les pays de la région dépensent beaucoup pour l’éducation. Mais il faut faire en sorte que le système éducatif soit en adéquation avec ce que le marché du travail requiert sachant que ce marché est en train d’évoluer et que, donc, l’éducation ne doit pas être une éducation livresque mais une éducation qui permet une agilité et qui permet aux étudiants et élèves d’être formés pour la compréhension des choses plus qu’à la connaissance des choses.

Il faut que ces jeunes soient dans une situation de s’adapter aux différentes évolutions du marché du travail et aussi aux évolutions des nouvelles technologies qui sont un facteur fondamental dans l’économie mondiale ».

 

Dans ce sens, il soutient que le développement des nouvelles technologies est parmi les engagements de la BM dans la région MENA: « Le développement des nouvelles technologies est notre engagement dans la région Mena pour être non seulement une force d’accompagnement mais aussi une force de proposition et pour que ces nouvelles technologies ne soient pas pour la région un facteur de suivisme mais qu’elles soient un facteur pour plus de développement et de créativité ».

Pour ce qui est de la contribution de la BM dans la mise en oeuvre du Plan de développement de l’Algérie à l’horizon 2035, intitulé projet « Vision de l’Algérie à l’horizon 2035 », il a expliqué qu’il ne s’agit pas d’assistance mais plutôt de dialogue que la BM a ouvert avec le gouvernement algérien.

Selon lui, « cette relation que nous avons avec l’Algérie sur cette +Vision 2035+ est le reflet de la relation que nous avons avec l’Algérie d’une manière beaucoup générale. C’est véritablement un dialogue et un échange de vues.

Nous mettons à la disposition de la partie algérienne les analyses que nous avons faites ».

« Il est intéressant de voir qu’il y a une convergence de vues entre les nombreuses équipes de la BM et les interlocuteurs algériens que ce soit au niveau gouvernemental ou quand on élargit la conversation aux opérateurs du secteur privé qui voient dans cet exercice une manière de regarder le pays à travers un angle de modernisation et de réalisme, et ce, quand il s’agit de regarder ce que d’autres sont en train de faire et comment le monde est en train d’évoluer », insiste-t-il.

 

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