Une production annuelle de 20.000 tonnes de poissons provenant de l’aquaculture d’eau douce est prévue, d’ici 2020, au titre du programme d’appui à la diversification de l’économie-secteur pêche- DIVICO 2, a indiqué à l’APS, un responsable auprès de la Direction générale de la Pèche et de l’Aquaculture.
« Dans le cadre du programme DIVICO 2, il est prévu, entre autres, d’atteindre, d’ici 2020, quelques 100.000 tonnes par an de produits aquacoles dont 20.000 tonnes issues de l’aquaculture d’eau douce et 80.000 de l’aquaculture marine », a précisé le directeur du développement de l’aquaculture, auprès de la Direction générale de la Pèche et de l’Aquaculture M.Oussaid Remdhane, soulignant qu’actuellement plus 60 % de la production aquacole (4.200 tonnes) provient de l’aquaculture d’eau douce.
Selon M. Oussaid, atteindre 20.000 tonnes de produits issus de l’aquaculture d’eau douce, dans les deux prochaines années, est un objectif « important », toutefois, a- t-il enchainé, il faut penser dès maintenant à l’écoulement et la commercialisation de cette quantité. Et l’atelier organisé ce mercredi s’inscrivait, selon lui, dans cette optique.
L’occasion avait ainsi été donnée aux experts et professionnels d’établir un états des lieux du circuit de commercialisation et des canaux de distribution des produits de la pêche et d’aquaculture, ainsi que des chaînes de la valeur.
Intervenant lors de cette rencontre, l’expert français et chef d’équipe DIVICO 2, Frederic Petillot a présenté une étude de marché des produits aquacoles en Algérie (commercialisation,consommation etc.)
Abordant la consommation en Algérie des produits aquacoles, M. Frederic a, à ce titre, signalé que le consommateur algérien s’intéresse essentiellement aux petits poissons pélagiques, la sardine principalement, et ce, en raison de son prix mais aussi aux autres variétés du poisson blanc.
Evoquant la distribution de produits aquacoles en Algérie, cet expert a soulevé le problème relationnel entre la pêche et la transformation.
Dans ce sens, a-t-il poursuivi, « la relation entre la pêche et la transformation est réduite, non seulement par le petit nombre d’acteurs industriels, mais aussi par le choix de ces derniers de privilégier les approvisionnements issus de l’importation ».
Faisant le point sur la commercialisation des produits de l’aquaculture notamment d’eau douce, en Algérie, ce même responsable a indiqué qu’elle demeure « dérisoire », en raison des habitudes culinaires des algériens.
Il a, à ce titre, proposé la mise en place d’un observatoire des prix devant se reposer sur la collecte et l’analyse des données fiables dans le temps. Ce dispositif pourrait même proposer des opérations de commercialisation.
Pour sa part, une responsable auprès de la Direction générale de la Pêche et de l’Aquaculture, en l’occurrence Mounia Boukadoum est revenue sur les circuits de distribution des produits halieutiques, en général.
Elle a, à ce titre, soulevé la défaillance de ces circuits caractérisés par des insuffisances enregistrées dans le système sanitaire, des insuffisances relatives aux pratiques commerciales et autres ayant trait avec les dispositifs règlementaires et structurels.
Pour améliorer la situation, Mme. Boukadoum pense qu’il était ainsi impératif de garantir un suivi régulier des conditions sanitaires, économiques et fiscales de la filière pêche et aquacole.
Ainsi, cette même responsable a insisté sur la nécessité d’impliquer les professionnels dans la fixation des actions et la stratégie de développement du secteur et de l’équilibre du marché.
Pour rappel, DIVECO 2 est un programme financé par l’Union européenne (UE) à hauteur de 15 millions d’euros et mis en oeuvre par le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la pêche.
Lancé, en octobre 2015, comme projet-pilote au niveau des wilayas de Sétif, Ain Témouchent et Skikda, ce programme se veut un plan complémentaire de DIVICO I destiné, lui, à l’agriculture, l’agroalimentaire et au tourisme, et auquel une somme de l’ordre de 20 millions d’euros avait été dégagée (17,5 millions financés par l’UE et 2,5 millions financés par l’Algérie).