« Sans une réorientation de la politique socio-économique, au vu de l’avant projet de loi de finances 2019, il y a risque de retour au FMI 2021/2022 avec des incidences dramatiques à la fois économiques, sociales, politiques, voire sécuritaires, sauf miracle d’un cours de baril de 100 dollars et d’un redressement du cours du gaz naturel en baisse sur le marché libre » estime le professeur Abderrahmane Mebtoul.
Pour le professeur, il faut voir la réalité en face, loin des discours démagogiques. « La question qui doit être traitée avec objectivité, est la suivante : le taux moyen de croissance de 3% entre 2000/2018 a-t-il été proportionnel aux dépenses où selon le document officiel présenté par le premier ministre à l’APN fin 2017 ? », s’interroge-t-il.
Selon lui, les programmes de développent ont nécessité durant la période allant de 2001 à 2017, une enveloppe de 531,8 milliards de dollars dont une grande partie en devises et le budget de fonctionnement et de gestion pour la même période une dépense de l’ordre de 649,9 milliards de dollars, soit au total 1187,7 milliards de dollars.
MMebtoul pose également la question : Comment couvrir les besoins croissants de la population algérienne qui est passée en 1950 de 8,87 millions d’habitants – 1960 11,27, – 1970 14,69, -1980 19,47, -1990,- 26,24, -2010 – 37,06 -au 1er janvier 2016 , 40,61 -au 1er janvier 2017,- 41,3 -au 1er janvier 2018, 42,4 millions d’habitants et les chiffres donnés par l’ONS (Office national des Statistiques) sur les prévisions de l’évolution de la population algérienne d’ici 2030 serait de 51,026 millions ? Comment réaliser la transition numérique et énergétique afin d ‘éviter notre marginalisation posant la problématique de l’urgence d’une nouvelle régulation de l’économie algérienne, loin de la léthargie actuelle, un sursaut gouvernemental et une mobilisation citoyenne.
Selon le professeur, des actions concrètes de redressement national s’imposent du fait que la situation pourrait prendre une autre dimension et s’aggraver sans un changement sérieux dans le système de gouvernance s’adaptant tant aux nouvelles mutations internes et mondiales.
« Le monde avance, l’intelligence artificielle et le digital révolutionnant tant les relations internationales, la gestion des Etats, des institutions, des entreprises que les relations que personnelles La majorité des organisations doit s’éloigner des schémas utopiques du passé des années 1970/1980/1990, étant à l’aube d’une véritable révolution planétaire 2020/2030 », indique t-il. Pour lui, l’Algérie n’a pas d’avenir si elle ne favorise pas la bonne gouvernance et l’économie du savoir, devant s’adapter à ces nouvelles mutations, qui sont les deux piliers fondamentaux du développement du XXIème siècle.