La Sonatrach s’est engagé à la réalisation du projet intégré de sa filiale des engrais Asmidal à l’Est de pays, un projet volumineux qui est estimé à plus de 5 milliards de dollars.
Le PDG de la Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour a rassuré hier à Annaba que ce projet est pris très au sérieux par les équipes de la Sonatrach et il se réalisera dans les délais. A ce propos, il a signalé que « si tout va bien d’ici al fin de l’année, on signera le contrat de réalisation ». « C’est un projet stratégique » l’a-t-il qualifié.
Selon les éléments des différents business plans, ce projet permettra des exports annuels d’engrais de l’ordre de 1 900 millions de dollars par an. Face à ces recettes en devises, il y aura des importations pour 200 millions de dollars environ (principalement du soufre) et un coût d’opportunité de l’ordre de 200 millions de dollars sur le GN (différence entre le prix de cession au projet et un prix d’export vers l’Europe). Le gain net récurrent pour la balance des changes algérienne sera donc de l’ordre de 1,5 milliard $ par an pour un investissement (hors projets connexes) de l’ordre de 5,3 milliards de dollars.
Le projet intégré vise la réalisation d’une chaine de production complète et touchera plusieurs wilayas, il portera sur l’exploitation et l’enrichissement des phosphates du gisement de Bled El Hadba – Bir El Ater (W. Tébessa), ainsi que la transformation des phosphates pour la production d’acide phosphorique à Oued Kébérit (W. Souk Ahras) et la production d’acide fluorhydrique anhydre (AHF) et de dioxyde de silicium (SiO2) à Oued Kébérit (W. Souk Ahras). Le projet permettra aussi la transformation du gaz naturel pour la production d’Ammoniac, de TAN, de CAN et des engrais phosphatés DAP/MAP/NP/NPK à Hadjar Soud (W. Skikda).
Ainsi, pour le gisement de Bled El Hadba, les réserves exploitables sont évaluées à 840 millions de tonnes de phosphate par le Cabinet DMT, selon les normes JORC. Le phosphate de Bled El Hadba est considéré comme phosphate de qualité moyenne avec une teneur en P2O5 de 22,2% et un taux d’impureté élevé en MgO (4,4%).
Les capacités des gisements
Par ailleurs, la plate forme de Oued Kébérit est composée d’un un complexe de production d’acides sulfurique et phosphorique, qui contient 04 unités d’acide sulfurique d’une capacité globale de 5 000 000 tonnes/an et 04 autres unités d’acide phosphorique d’une capacité globale de 1 500 000 tonnes/an de P2O5. Le complexe possède aussi une unité de récupération des rejets fluorés générés par les unités de production d’acide phosphorique.
S’agissant le complexe de Hadjar Soud, il est composé d’une plate forme, de production de d’ammoniac, de nitrate technique (TAN) et d’engrais azotés (CAN 27%). Ce complexe contient 1 unité d’ammoniac d’une capacité de 1 100 000 tonnes/an, 02 unités d’acide nitrique d’une capacité globale de 1 120 000 tonnes/an et 03 unités de nitrate d’ammonium en solution d’une capacité globale de 1 420 000 tonnes/an, en plus d’une unité de nitrate d’ammonium technique d’une capacité de 200 000 tonnes/an et deux unités de calcium ammonium nitrate ( CAN 27%) d’une capacité globale de 1 200 000 tonnes/an. Toutefois, le complexe de production d’engrais phosphatés, contient 06 lignes d’engrais DAP, MAP, NP et NPK d’une capacité globale de 4 000 000 tonnes/an.
En effet, depuis la restructuration industrielle du secteur des engrais en Europe et aux USA, les grands producteurs se sont positionnés sur l’ensemble de la chaine de valeur des engrais, en amont et en aval. La capacité de production du projet intégré va répondre à la demande du marché national en engrais et les excédents seront exportés vers le marché international.
