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Mohammed Yaddadene, Consultant et ancien Manager dans le secteur automobile « Il faudra revoir la stratégie adoptée avec l’industrie de montage automobile »

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Dans cet entretien, l’expert du domaine de l’automobile, MYaddadene s’exprime sur la hausse de la facture des importations des collections en CKD. Selon lui, la facture continuera d’augmenter d’autant plus que d’autres projets vont démarrer d’ici la fin de l’année ou au début de l’année prochaine.

 

Algérie-Eco : Rien que  pour le premier semestre de cette année, la facture des importations des collections en CKD a doublé en passant de 706,3 millions de dollars durant la même période de 2017, à 1,32 milliard de dollars pour cette année. Où va-t-on avec cette hausse?

M Yaddadene :  Toujours plus loin et plus haut, en effet la hausse va continuer par rapport aux unités mises en service durant cette période d’abord et en fonction des volumes programmés par les différents opérateurs , toute fois, nous remarquons que les prix sont liés la segmentation des gammes de produits dont une grande partie du montage est orientée vers des produits de segments supérieurs dont les prix sont assez élevés en terme d’importation et de vente également. En fait avec le temps rien ne changera et la facture continuera d’augmenter d’autant plus que d’autres projets vont démarrer d’ici la fin de l’année ou au début de l’année prochaine.

Certains spécialistes estiment que cette augmentation était prévisible dans le sens ou, la demande sur les véhicules neufs montés en Algérie demeure très importante. Êtes-vous de cet avis?

A mon avis cela ne peut justifier cette augmentation, comme je viens de vous le dire, il ya l’arrivée de nouveaux projets mais il ya ce choix des gammes de produits pour certaines marques qui tendent vers les segments supérieurs dont les prix en moyenne varient entre 2 500 000 DA et plus de 5 000 000 DA au détriment du low coast très demandé par le marché Algérie. Il ya toujours ce choix et surtout absence de stratégie dans le mix produits, n’oublions pas que la demande porte surtout sur les produits du segment B qui  représentaient pas moins de 70% des volumes durant plusieurs années à des prix inférieurs à 1 000 000 DA. Ce mix produits déstructuré va peser dans la balance.

D’autres estiment que malgré que le gouvernement qui ne cesse de multiplier les actions pour contrôler davantage la facture des importations, il n’arrive toujours pas à trouver une politique cohérente qu’il lui permettra d’avoir un contrôle général dans ce processus de maîtrise des importations. Quel commentaire faites-vous dans ce sens?

Je pense qu’il ya des actions engagées pour étudier les prix des véhicules montés et dont les résultats seront connus probablement en septembre. Cela permettra de redéfinir les choix et probablement de revoir la stratégie de l’industrie de montage ce qui pourra permettre  de revenir à de meilleurs niveaux de prix si ce dossier sera maitrisé et suivi sur le terrain par les services concernés.

Je pense qu’il faudra revoir la stratégie adoptée avec l’industrie de montage dans sa globalité afin que l’accompagnement du processus aboutisse selon les objectifs ciblés.

Certains ont également averti depuis le début de ce type de projets de montage que ce n’est pas une solution adéquate pour baisser les  importations et le résultats en affirmant que cette situation va encore durer pour les prochaines années. Qu’en pensez-vous?

Je pense que l’engagement pris ne permet plus un retour en arrière donc la situation risque de durer encore pour les prochaines années avec toutes les conséquences sur l’évolution de la facture des importations sans pour autant arriver à court terme vers une industrie de fabrication bien implantée localement. Le climat des affaires est aussi un élément déterminant pour l’engagement des partenaires qui souhaitent investir notre marché. Tout ce que je souhaite, c’est  d’abord la révision des mix produits dans le choix des gammes et l’aboutissement rapide d’une vraie industrie automobile avec des niveaux d’intégration appréciables.

 

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