Un récent rapport intitulé « La tarification du spectre dans les pays en voie de développement », publié par la GSMA lors de la conférence Mobile 360 – Africa à Kigali, au Rwanda, a révélé que les fréquences dans les pays en voie de développement sont en moyenne trois fois plus élevés que dans les pays développés, si l’on prend en compte le revenu des particuliers. La tarification élevée des fréquences constitue un obstacle majeur à la pénétration du mobile.
L’étude évalue plus de 1 000 attributions de fréquences dans 102 pays, dont 60 pays en voie de développement, incluant l’Algérie, et 42 pays développés de 2010 à 2017. L’enquête est une analyse étudiant la tarification du spectre de fréquences dans les pays en voie de développement, ainsi que les facteurs et les effets potentiels de la tarification des fréquences sur les consommateurs.
L’étude de la GSMA montre aussi que les gouvernements jouent un rôle actif dans l’augmentation des tarifs des fréquences parce qu’ils cherchent à maximiser les revenus publics provenant de l’octroi de licences d’utilisation du spectre.
Les résultats de cette étude ont fait ressortir que les tarifs des fréquences sont plus élevés dans les pays dont la dette publique est élevée et que les prix de réserve moyens lors de la mise aux enchères des fréquences sont cinq fois plus élevés que dans les pays développés, si on prend compte le revenu des consommateurs.
La connexion mobile et internet en Algérie
En Algérie, le marché de la téléphonie mobile est passé de 45,817 millions d’abonnés en 2016 à 45,845 millions en 2017, soit une augmentation de 27.819 abonnés (+0,06%), selon les chiffres de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT).
Malgré les discours volontaristes des pouvoirs publics, la rapidité de la connexion reste plus que médiocre. C’est ce que montrent les chiffres publiés en juin dernier par le site spécialisé Speedtest qui classe les pays selon la rapidité de leur connexion internet fixe et mobile. L’Algérie a été classée à 134è place sur 135 pays pour la connexion fixe et à la 121è place sur 125 pays pour la connexion mobile.
En dépit de tous ces chiffres qui montrent la piètre performance du pays en la matière, la Ministre de la poste, des télécommunications, des technologies et du numérique, Mme Imane Houda Feraoun, fait toujours preuve d’optimisme, en une meilleure connexion pour tous les algériens, à condition que le rythme d’avancement des travaux des principaux projets tienne la cadence imposée. En effet, la ministre compte sur les deux câbles sous-marins en cours de réalisation, qui passent par la Méditerranée.
L’Indice de connectivité mobile
Par ailleurs, la GSMA Intelligence a publié le mois dernier son récent Indice de connectivité mobile qui mesure la performance de 163 pays. Fin 2017, 3,3 milliards de personnes, soit 44 % de la population mondiale, étaient connectées à l’internet mobile. La majorité des personnes qui ne sont pas reliées, notamment 3,9 milliards, vivent dans les pays en voie de développement.
Un milliard de personnes dans le monde ne sont toujours pas couvertes par les réseaux mobiles. En outre, environ 3 milliards de personnes vivent dans une zone couverte par un réseau à haut débit mobile mais n’accèdent pas aux services d’internet mobile. Dans les pays à faible revenu, environ deux tiers des populations rurales ne sont pas couvertes par des réseaux 3G.