Le ministre de la Jeunesse et des Sports Mohamed Hattab a réitéré la disposition de l’Algérie à présenter une candidature commune avec le Maroc et la Tunisie pour l’organisation de la Coupe du monde de football 2030.
« Je réitère la disposition de l’Algérie à étudier une éventuelle candidature conjointe avec le Maroc et la Tunisie pour l’organisation du Mondial-2030. C’est un projet qui va être bénéfique pour le Grand Maghreb. Je pense que les infrastructures sportives et les sites d’hébergement sont disponibles dans ces pays maghrébins. Le dossier de candidature sera assez solide », a déclaré M. Hattab, en marge des 3es Jeux africains de la jeunesse JAJ-2018 d’Alger, a rapporté samedi le quotidien Ennahar sur son site officiel.
Avons nous les moyens de cette candidature?
Au-delà des sorties médiatiques des différents responsables, cette éventuelle candidature commune pour l’organisation du mondial 2030 soulève de nombreuses questions quant à la préparation de l’Algérie à organiser un tel événement. Organiser un grand événement sportif n’est pas une mince affaire. Cela exige une longue préparation et une certaine expérience dans l’organisation de ce type d’événement.
Et Malgré d’importants investissements pour rénover ou construire de nouveaux stades, ces derniers ne répondent pas aux normes internationales de construction, notamment en termes de sécurité. Du stade de foot de Baraki à celui de Tizi Ouzou, en passant par la grande mosquée d’Alger et l’autoroute Est-Ouest, tous les mégaprojets d’infrastructure en Algérie, entièrement financés par l’Etat, souffrent de surcoût et de non respect des délais de réalisation, voire même de malfaçons.
Certes, tous les pays qui ont organisé de tels événements sportifs ont fait face à des surcoûts, mais eu regard de la situation financière de l’Algérie, l’Etat dispose-t-il de ressources financières suffisantes pour répondre aux normes et délais qu’impose la Fédération internationale de football à tous ceux qui se sont vus attribuer l’organisation du mondial. En effet, l’organisation de la coupe du monde 2018 de football a coûté à la Russie environ 11 milliards de dollars.
Le transport urbain sera un grand handicap pour l’Algérie, si le pays venait à organiser le mondial 2030, avec les pays voisins. En effet, le manque de moyens de transport urbain, tels que le métro, le train et le tramway posera d’énormes problèmes pour transporter des milliers de supporteurs. A l’occasion des Jeux africains de la Jeunesse 2018, de nombreux participants se sont plaints des conditions de transport sur Alger.
Le moyen de transport le plus utilisé en Algérie reste le bus, dont la plupart sont vieillissants. A ce propos, M. Hocine Bouraba, président de l’Organisation nationale des transporteurs algériens, a déclaré en juin dernier que le parc national des bus compte 80 000 bus, dont 31 000 ont 15 ans. Il a ajouté que 40 000 bus s’arrêteront de circuler d’ici 2020.
Autre grand défi pour l’Algérie porte sur la construction ou la remise en l’état des infrastructures hôtelières. Le manque d’hôtels et de toutes structures d’hébergement, rendra la mission d’organiser le mondial 2030 encore plus difficile.
Car , en plus de l’aspect sportif et culturel, il est également question de faire des bénéfices, en mettant en place de forts moyens d’organisation, et une forte préparation à cerner et encadrer cette manifestation internationale, pour transformer cette compétition, en investissent rentable.