La valeur du dinar ne cesse de dégringoler face aux principales devises, en particuliers face à l’euro. Ainsi, au niveau du marché officiel, l’Euro est côté, cette semaine, par la Banque d’Algérie à 137.57 Dinars à l’Achat et à 137.64 Dinars à la vente. La monnaie américaine, le Dollar en l’occurrence, est côté par l’autorité bancaire algérienne à 117.73 à l’achat et à 117.75 Dinars algériens.
Sur le marché noir, l’euro est cédé à 213 dinars à la vente et à 212 dinars à l’achat. Le dollar est échangé quant à lui à 177 dinars algériens à la vente et à 176 dinars algériens à l’achat. Ce déphasage s’explique par le déséquilibre entre la demande et l’offre en euro qui est telle que le marché parallèle est devenu un véritable baromètre du taux de change, dont le cœur est Square Port Saïd où s’effectuent les ajustements naturels entre les principales devises, notamment la monnaie unique européenne et le dinar algérien.
Cette distorsion entre le taux de change officiel du dinar, fixé d’une manière administrative par les autorités monétaire, et celui fixé sur le marché noir, nous renseigne sur l’état de crise économique dans laquelle s’enfonce le pays.
Cette dégringolade du dinar s’explique essentiellement par la crise économique que traverse l’Algérie suite à la chute brutale des cours du pétrole en juin 2014. En effet, l’économie algérienne dépend essentiellement des revenus tirés de l’exportation des hydrocarbures, qui représente 95% des recettes de l’Etat. En réponse à la crise, le gouvernement algérien a conduit une politique monétaire agressive, en procédant à la dépréciation du dinar pour attirer plus d’investisseurs étrangers.
Cette forte baisse du dinar s’explique également par une forte demande sur les devises, notamment l’euro, au niveau du marché parallèle. Cette forte demande est provoque, notamment en cette période estivale par les grands départs en vacances à l’étranger , essentiellement vers la Tunisie. elle s’est sensiblement accentuée par la réduction de l’allocation touristique ramenée à 100 euros. Mais également par la saison du Hadj, et par le coût des médicaments achetés à l’étranger, en raison des multiples pénuries enregistrées.
La forte demande provient également de la sphère informelle qui détient une part importante de cette masse monétaire en circulation. Les opérateurs économiques, notamment les importateurs, représentent le gros de l’afflux qu’enregistre la square port Saïd, et font main basse sur les cours et l’approvisionnement de ce marché . Devant cet état de fait, les cambistes du marché parallèle savent pertinemment que leurs business demeurera florissant, tant que l’option d’ouverture de bureaux de changes restera en stand by .
