Le Département d’Etat Américain a rendu public jeudi 19 juillet 2018, un rapport sur le climat des affaires dans le monde, dans lequel il pointe plusieurs difficultés rencontrées par les entreprises américaines et internationales qu’elles doivent surmonter pour investir en Algérie, notamment, les changements fréquents de la réglementation, la règle 49/51, la restriction des importations, les difficultés de transfert monétaire…etc.
Dans son rapport, le Département d’Etat US estime que «l’Algérie est un marché lucratif mais stimulant avec un potentiel important pour les entreprises américaines», mais, «cependant, certains défis demeurent».
Il explique que «les entreprises américaines doivent surmonter les problèmes douaniers, une bureaucratie enracinée, des difficultés de transferts monétaires, des restrictions sur le taux de change, et la rude concurrence des autres partenaires internationaux, en particulier de la Chine, de la Turquie et de la France».
Selon la même source «les entreprises internationales qui opèrent en Algérie se plaignent parfois que les lois et les réglementations qui sont constamment modifiées et appliquées de manière inéquitable, augmentent la perception du risque commercial pour les investisseurs étrangers».
Les contrats commerciaux sont également soumis à des interprétations et des révisions qui changent, ce qui s’est révélé difficile pour les entreprises américaines et internationales». Le Département d’Etat Américain pointe également comme difficultés rencontrés en Algérie par les investisseurs étrangers, «le commerce régional limité et la règle 51/49 qui exige la propriété majoritaire algérienne de tous les nouveaux partenariats étrangers».
Il a également critiqué la politique de restriction des importations pratiquée par le Gouvernement algérien. «L’adoption par l’Algérie d’une politique de substitution des importations a fortement limité le commerce extérieur», estime le Département US dans son rapport.
Soulignant que «les politiques de substitution aux importations ont généré des pénuries d’approvisionnement et des hausses de prix». Le rapport a rappelé les différentes décisions relatives à la restriction des importations depuis 2017, dont les licences d’importation, mises en place puis annulées, pour certains produits, et la liste des 851 produits interdits à l’importation adoptée en janvier 2018.
«L’économie algérienne est à la fois difficile et potentiellement très enrichissante»
Le Département D’Etat Américain considère que «l’économie algérienne est à la fois difficile et potentiellement très enrichissante». Il souligné qu’«alors que le gouvernement algérien accueille publiquement l’IDE, un climat des affaires difficile, un environnement réglementaire incohérent et des politiques gouvernementales contradictoires compliquent les investissements étrangers ». Et ce, malgré qu’il existe, selon la même source «des opportunités d’affaires dans presque tous les secteurs, y compris l’énergie, l’électricité, l’eau, les soins de santé, les télécommunications, le transport, le recyclage, l’agroalimentaire et les biens de consommation».
Par ailleurs, le rapport du département américain rappelle que «la baisse des prix du pétrole depuis la mi-2014 a incité le gouvernement algérien à engager des réformes pour stimuler la diversification économique, mais les progrès ont été lents. Le gouvernement a cherché à réduire le déficit commercial du pays grâce à une politique ouverte de substitution aux importations et d’interdictions d’importation». Ajoutant qu’«un rebond des prix du pétrole dans la seconde moitié de 2017 a également aidé le gouvernement avec ses bilans».
La même source estime que «le gouvernement algérien continue de poursuivre son objectif de diversification de l’économie en mettant l’accent sur l’attraction d’investissements étrangers directs (IDE) pour stimuler l’emploi et compenser les importations par une augmentation de la production locale», souligne le rapport qui ajoute que «les interlocuteurs du secteur privé signalent que de multiples secteurs offrent potentiellement des opportunités substantielles de croissance à long terme pour les entreprises américaines, dont beaucoup ont rapporté des bénéfices annuels à deux chiffres».