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FMI : la guerre commerciale, principal risque pour la croissance

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Le conflit commercial entre les États-Unis et ses partenaires pourrait compromettre à brève échéance la croissance économique de la planète, a prévenu lundi le FMI tout en maintenant pour le moment sa prévision d’expansion pour 2018.

Le Fonds monétaire international anticipe une croissance de 3,9% pour l’économie mondiale cette année, soit une hausse inchangée par rapport à son estimation publiée en avril. «Le risque que les tensions commerciales actuelles s’intensifient encore – avec un impact négatif sur la confiance, les marchés et l’investissement – représente à court terme la menace la plus grande pour la croissance mondiale», a résumé Maurice Obstfeld, économiste en chef du FMI.

Il a en outre fait état de modèles macroéconomiques suggérant que «si les menaces actuelles sur le commerce se réalisent et la confiance des entreprises s’érode, cela pourrait abaisser nos projections actuelles de l’ordre de 0,5 point d’ici 2020».

Le président américain Donald Trump a pris ces derniers mois un virage résolument protectionniste: taxes douanières de 25% sur les importations d’acier, 10% sur celles d’aluminium, taxes de 25% sur 50 milliards de marchandises chinoises.

Les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, dont le Canada, la Chine, l’Union européenne et le Mexique, ont répliqué en annonçant des taxes douanières sur des dizaines de milliards de marchandises américaines.

Et le conflit ne va pas en rester là puisque la Maison Blanche menace d’une part, d’imposer des taxes de 10% sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises supplémentaires et d’autre part, d’imposer des taxes de 25% sur les importations du secteur automobile, une industrie stratégique au coeur des échanges mondiaux.

La prévision mondiale du FMI, également inchangée pour 2019 (3,9%) par rapport aux prévisions de printemps, cache de grandes disparités puisque le Fonds a abaissé celle des pays avancés dont le Japon, l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni.

Pour le moment, la projection de croissance des deux premières économies du monde, États-Unis et Chine, reste, elle, inchangée pour cette année.

Dans le détail, le FMI estime désormais que la croissance des pays avancés devrait s’établir à 2,4% (-0,1 point) avec les États-Unis faisant la course en tête (+2,9%) sous l’effet de la réforme fiscale adoptée fin 2017 qui s’est traduite par une baisse d’impôts pour les ménages et les entreprises.

Le Fonds a abaissé encore davantage sa prévision pour la zone euro (-0,2 point à 2,2%) avec des estimations moins optimistes pour l’Allemagne (-0,3 point à 2,2%), la France (-0,3 point à 1,8%) et l’Italie (-0,3 point à 1,2%), en raison du «ralentissement de l’activité économique plus marqué que prévu au premier trimestre» pour les deux premiers et des incertitudes politiques qui ont pesé sur le troisième.

Le Japon, dont la croissance devrait s’établir à 1% (-0,2 point), a lui enregistré une consommation et des investissements atones au premier trimestre, qui devraient toutefois retrouver de la vigueur le reste de l’année.

S’agissant du Royaume-Uni (-0,2 point à 1,4%), les termes du «Brexit» demeurent confus «en dépit de mois de discussions», note Maurice Obstfeld.

Le chef économiste relève par ailleurs que des ruptures d’approvisionnement et les tensions géopolitiques ont contribué à faire grimper le prix du pétrole, ce qui bénéficie aux pays exportateurs comme la Russie mais a pénalisé des importateurs tels que l’Inde dont la croissance est désormais estimée à 7,3% (-0,1 point).

En ce qui concerne la région Amérique latine et Caraïbes, le Fonds monétaire abaisse sa prévision à 1,6%, soit 0,4 point de moins que lors de la prévision de printemps.

Cette nouvelle estimation reflète les difficultés de deux économies clés de la région, l’Argentine et le Brésil. La première a d’ailleurs obtenu récemment une aide financière du FMI. La seconde pâtit des effets de grèves et de l’incertitude politique.

Le Fonds recommande enfin aux gouvernements d’être plus attentifs à l’équité économique, les exhortant à protéger les plus pauvres. Il relève que la reprise économique a été insuffisamment partagée, ce qui a pu nourrir le repli sur soi.

Mais «éviter les mesures protectionnistes et trouver une solution coopérative, qui promeut la croissance du commerce des biens et services, demeurent essentiels pour préserver l’expansion mondiale», conclut l’institution.

Pour le moment, faute d’un apaisement du conflit, le FMI a revu en baisse la croissance du volume d’échanges de marchandises.

Afp

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