Dans cet entretien, l’expert du domaine de l’automobile M.Yaddadene, donne son avis sur l’étude lancée concernant les prix des véhicules montés localement. Pour lui, c’est un travail très délicat qui va permettre de réguler le mécanisme des prix dans un marché perturbé depuis plus de trois années. Sur le projet Peugeot qui est toujours bloqué M.Yaddadene estime que le projet aboutira dans les délais annoncés pour venir élargir l’offre sur le marché et avoir une réelle concurrence
Algerie-Eco : L’étude des prix des véhicules montés localement est bientôt achevée. A votre avis quels seraient les résultats de cette études?
M Yaddadene : L’aboutissement de cette étude des prix est une occasion de remettre les compteurs à niveau en s’assurant que les structures des prix correspondent bien à l’imputation des couts du montage avec des marges correctes. Cette étape va soit permettre de revoir les prix à la baisse ou de confirmer les prix actuels, c’est un travail très délicat qui va permettre de réguler le mécanisme des prix dans un marché perturbé depuis plus de trois années. De tout façon quel que soit l’issue, c’est le client qui subit les conséquences, surtout qu’il ne sera pas évident d’assister à une révision des prix à la baisse à l’allure où vont les choses. Toujours est-il, on s’attend à des surprises.
Le projet Peugeot est toujours bloqué pourquoi à votre avis?
Selon les déclarations sur les réseaux sociaux le projet avance toutefois, tout le monde a eu vent de difficultés rencontrées sur la nature agricole du terrain qui reste à confirmer par les parties concernées. A ma connaissance le projet aboutira dans les délais annoncés pour venir élargir l’offre sur le marché et avoir une réelle concurrence car on sent presque un monopole de certaines marques sur le marché. La meilleure réponse ne pourra être donnée que par les parties concernées et impliquées dans ce projet que tout le monde attend.
Pas de nouveau cahier des charges pour l’industrie automobile. Est-ce une bonne décision à votre avis?
Pour le cahier des charges, par rapport à ce qui reste sur le marché, je pense qu’il faut d’abord assurer l’application du dernier en vigueur et envisager sa mise à jour en fonction de l’évolution du marché de l’automobile d’abord et ensuite du développement de l’activité des sous-traitants. C’est bien de rédiger des textes mais il faut savoir anticiper les conséquences avant d’en assurer l’application sur le terrain. L’encadrement des activités est indispensable avec un management adapté qui puisse permettre de favoriser le développement industriel.
Les chinois veulent investir dans l’industrie automobile en Algérie, est-ce une bonne nouvelle?
Tout investissement dans le domaine est une bonne nouvelle à condition de mettre en place des unités industrielles qui doivent favoriser l’intégration locale en fabricant les inputs localement. Le marché chinois est très important, l’industrie automobile a connu un grand essor, il existe beaucoup de marques en Chine avec beaucoup de coopération et joint-venture avec les grandes marques mondialement connues donc si cela pouvait de prolonger sur le marché algérien et que cela apporte un plus à notre industrie, le marché se ranimera de nouveau avec une relance de la machine économique. En Chine, il existe des marques automobiles étatiques et privées, il suffit de choisir les meilleurs partenaires, le meilleur exemple ;e est celui de la marque GEELY qui a repris la marque suédoise VOLVO au bon moment…Il faut saisir les opportunités au moment, l’Algérie aurait pu s’offrir des grandes marques il y a quelque années en arrières… mais il n’est pas trop tard de mettre une véritable industrie de fabrication automobile.