Durant chaque saison estivale, la communauté algérienne établie à l’étranger, notamment en France, fait face à la cherté des billets d’avions pratiqués par les compagnies aériennes, qui profitent de cette période de l’année ou une forte demande à destination de l’Algérie est enregistrée, en augmentant les prix des billets qui atteignent dans certains cas les 800 euros.
Cette situation qui se répète chaque année, exaspère les algériens résident à l’étranger, et qui menacent de boycotter la destination Algérie si leurs doléances ne sont pas prises en charge.
Pour exprimer l’indignation de la communauté algérienne de l’étranger, l’association ADDRA (Algériens des deux rives et leurs amis) établie en France, a rendu public, dimanche 8 juillet 2018, un communiqué dans lequel elle a rappelé que «Les prix excessifs pratiqués par les compagnies aériennes sur les vols internationaux à destination de l’Algérie suscitent depuis de nombreuses années une exaspération latente de la communauté algérienne établie en France».
«Mais cette année, ce sont l’indignation et la colère qui ont pris place…Et, c’est compréhensible… En effet, comment peut-on rationnellement justifier qu’un billet aller-retour Paris-Alger puisse coûter jusqu’à 800 euros alors que pour une distance comparable dans d’autres pays d’Afrique du Nord et à une même période, un aller-retour peut être proposé pour la modique somme de 150 euros ? Ou plus encore, qu’un tel prix équivaut à un voyage vers les Etats Unis ou même la Chine ?!», a dénoncé la même association.
La même source a estimé que «L’amour que porte la communauté algérienne de France pour son pays, l’Algérie, n’est pas à prouver». Et d’ajouter que «Mais, pour de nombreux concitoyens, cet amour semble aujourd’hui être «instrumentalisé» par les quelques compagnies aériennes qui se partagent ce marché aérien, si lucratif». ADDRA s’est interrogée «Est-ce que cette pratique est de nature à encourager l’attachement des Algériens de l’étranger dont la l’Algerie a tant besoin en périodes difficiles ?», en soulignant qu’«Accessoirement premières rentrées de devises, nous rappelons ici que les Algériens de l’étranger sont restés fidèles à la destination Algérie».
«L’écart des prix proposé par l’ensemble de ces compagnies aériennes est dérisoire et, de nombreux citoyens algériens établis à l’étranger vivent de plus en plus mal cette situation…», a précisé la même association, qui a ajouté qu’«En effet, la majorité des Algériens vivant en France pour des motifs économiques. Ils restent donc fortement attachés à leur terre, l’Algérie. Or, les prix excessifs pratiqués par les compagnies aériennes privent aujourd’hui de plus en plus de ces citoyens à visiter leur Terre, leur famille, leurs défunts…».
La même source a signalé que «Les étudiants, les familles nombreuses et les retraités sont les catégories les plus touchées par cette situation». En précisant qu’«Il est également à relever que, cette hausse des prix des billets en situation estivale exacerbe les tensions, fracture la communauté et détournent nombre de concitoyens vers des destinations voisines de la méditerranée, privant ainsi l’Algérie d’une source de richesse non négligeable…».
ADDRA demande des explications
L’Association a invité les responsables de ces compagnies à s’expliquer au sujet de cette politique tarifaire. «Dans ces circonstances, nous sollicitons les responsables de cette compagnie et des compagnies aériennes « concurrentes » de nous expliquer et de justifier cette politique tarifaire inique et scandaleuse», a-t-elle indiqué.
L’association ADDRA a ajouté qu’elle «se joint aux revendications et doléances que nos concitoyens lui transmettent et dénonce fermement cette situation sidérante», elle a invité ainsi, «les compagnies aériennes à appliquer des tarifs convenables pour le consommateur moyen et qui soient résolument enfin justes et équitables pour toutes et tous».
«Si la prise en compte des intérêts des voyageurs algériens n’est pas prise en compte, la destination Algérie risque de souffrir d’un boycott, dont elle aurait encore une fois bien pu se passer», a conclu le communiqué de l’association.