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L’Edito : la bévue du ministre du Tourisme

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Aussi ambigüe que révélatrice, la déclaration du ministre du Tourisme Abdelkader Messaoud, fraîchement installé aux commandes de l’un des secteurs stratégique pour la relance économique, a mis le feu aux poudres, la semaine passée devant des millions de téléspectateurs,

Pour lui,  «5000 DA à 6000 DA pour une nuitée en demi-pension dans un hôtel, 5 étoiles est abordable pour les couches moyennes. Les salarié moyens, peuvent se permettre une semaine». Il est clair, que M. Le ministre semble ignorer, et les professionnels ne pourront que le confirmer qu’il est très difficile de trouver un hôtel 5 étoiles pratiquant ces prix, même en basse période, en Algérie. Nul n’est sans savoir, que le prix d’une nuitée dans un hôtel 5 étoiles démarre à partir de 25 000 Da, pour les moins chères.

Pour les observateurs, en plus d’être ambigüe, cette annonce, révèle que M. le Ministre ignore tout des  conditions de vie des salariés algériens, et sur leurs salaires moyens qui se situent entre 36 000 dinars et 45 000 dinars seulement. Autrement dit, et à traves un calcul très simple, on peut aisément comprendre que pour un salarié moyen, c’est les ¾ du salaire qui s’envolent pour un séjour d’une semaine. Ceci étant, il serait utopique, voire indécent, d’essayer d’appliquer ce calcul sur la base du SNMG algérien.

Ce qui fait dire à nos interlocuteurs que cette déclaration témoigne fortement, de l’état exécrable dans lequel se trouve le secteur du Tourisme dans notre pays. Le manque d’infrastructures d’accueil, d’écoles de formation, et surtout de libéralisation du secteur, à conduit à un grand chaos, qui pousse chaque année, des millions de clients potentiels locaux, à opter pour une destination à l’étranger.

Ces deniers, ont très vite compris, que sur le rapport qualité/prix, les formules proposées par les pays voisins dépassent de loin, en services, en accueil et en qualité, les offres algériennes. Certes, comparaison n’est pas raison, mais force est de constater qu’avec le même budget, les vacances ailleurs sont nettement plus satisfaisantes.

Il est cependant, indéniable que les efforts des pouvoirs publics demeurent soutenues, que le potentiel touristique du pays est indiscutable, et que la volonté politique pour relancer le secteur est largement exprimée. Et ce, à travers des initiatives hautement louables, l’image de la caravane médiatique forte de 18 journalistes, qui sillonne le pays pour promouvoir la destination Algérie, et relancer le tourisme local.

Malheureusement tous ces efforts sont réduits à néant, et la crédibilité du secteur est mise à rude épreuve, à travers de telles déclarations, qui ne font que confirmer les appréhensions des estivants, notamment lorsque il s’agit des salariés moyens. Pour nos observateurs, c’est précisément, là ou le bât blesse. Car pour eux, redresser un secteur aussi important, repose essentiellement sur le discours et les annonces de ces responsables.

De ce fait les salariés moyens, forts d’un constat négatif chronique, sont loin d’être dupes. Cela fait longtemps qu’ils ont pris leurs mal en patience, car ils savent qu’avec leurs revenus, mis a part les formules éditées par les services des œuvres sociales des entreprises publiques, ils ne peuvent rêver à des vacances dans un hôtel, encore moins, de 5 étoiles.

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