Le recours à la planche à billets qui a fait passer rapidement l’Algérie d’une situation de déficit de liquidité à une situation de surplus de liquidité d’environ 1500 milliards de Dinars, a suscité les inquiétudes de la Banque d’Algérie. Ce qui pourrait rendre la mission de stabilisation des prix difficile, au vu de l’inflation que pourrait créer un excédent de liquidité.
En effet, lors d’une réunion jeudi dernier, avec les PDG des banques, portant sur l’exposition des «lignes directrices de la politique monétaire. Le Gouverneur de la banque d’Algérie Mohamed Loukal, a indiqué que «le principal défi est désormais de continuer à assurer la stabilité des prix dans un environnement de surplus de liquidités substantiels et persistants», engendrée par le recours au financement non conventionnel.
Citant les propos d’un responsable de la Banque centrale, l’agence officielle a rappelé qu’«en octobre 2017, la loi relative à la monnaie et au crédit a été amendée afin d’autoriser la Banque d’Algérie à financer directement, notamment, le déficit budgétaire, le refinancement de dettes publiques et le Fonds National d’Investissement (FNI)».
La même source a précisé dans ce cadre que, «le financement monétaire s’est, jusqu’à maintenant, effectué via l’émission de titres d’Etat souscrits par la Banque d’Algérie, le gouverneur a fait savoir qu’une première tranche a été émise fin octobre-début novembre 2017 pour un montant de 2.185 milliards de DA, tandis qu’une seconde tranche a été mise en place en janvier 2018 pour un montant de 1.400 milliards de DA, soit un total de 3.585 milliards de DA».
Concernant, les effets du financement non conventionnel. Le Gouverneur de la Banque d’Algérie, a expliqué que «l’impact immédiat et le plus visible est la transition rapide d’un déficit de liquidité du système bancaire, dans son ensemble, vers un excédent substantiel de liquidité», en rappelant que «à partir d’août 2016, le système bancaire, dans son ensemble, « faisait face à un déficit de liquidité auquel la Banque d’Algérie avait répondu en offrant des liquidités via des opérations de refinancement».
Il a signalé dans ce sens, qu’«à partir de mi-novembre 2017, les facteurs autonomes ont généré, de nouveau, un excédent de liquidité important qui s’est élevé à environ 1.500 milliards de DA dans les premiers mois de 2018».
Toutefois, Loukal a assuré que «la Banque d’Algérie dispose des instruments adéquats pour la gestion de la liquidité et est prête à les utiliser dans la mesure nécessaire», et que, les opérations de reprise de liquidité ont débuté le 8 janvier 2018.
Et selon l’APS, «ces opérations s’effectuent sous forme de dépôts à terme à 7 jours sachant que les montants à absorber sont décidés par la Banque d’Algérie et adjugés à travers des enchères à taux variable avec un taux maximum proche du taux directeur».
«L’utilisation appropriée de ces instruments» devrait permettre, selon le Gouverneur de la BA «de stériliser l’excédent de liquidité induit par le programme de financement monétaire».
Selon le même responsable, «au cours des prochains mois, la Banque d’Algérie continuera à suivre de près tous les développements macroéconomiques et monétaires et ajustera, si nécessaire, les paramètres de l’ensemble des instruments à sa disposition pour assurer la stabilité des prix».