Le marché mondial du médicament génère 1.100 milliards de dollars de chiffre d’affaires, dont la moitié est réalisée aux Etats-Unis, suivi par l’UE avec environ 200 milliards de dollars. En Algérie, le chiffre d’affaires du médicament a atteint 3,8 milliards de dollars, ce qui représente 4% du chiffre d’affaires mondial. Nous sommes un marché tout à fait conforme à notre région. C’est ce qu’a indiqué M. Farid Benhamdine, président de la Société Algérienne de Pharmacie, lors d son passage à la radio Chaîne 3.
Evoquant les lobbies dans le domaine du médicament, M. Benhamdine a rappelé le marché des médicaments était « un marché très lucratif indispensable et nécessaire ».
Toutefois, il rejette le mot de lobbying qu’il considère comme une action auprès des institutions, telles que le parlement ou les ministères, tout en opérant au passage une distinction entre le lobbying et le conflit d’intérêt qui mêle, selon lui, vie professionnelle et intérêts privés.
Ace propos, M. Benhamdine explique le conflit d’intérêt : «tout par du marketing et de la manne générée par la vente de ces médicaments. Le marketing représente entre 10% et 15% du prix du médicament », précisant que contrairement aux autres produits, le médicament est prescrit par un médecin, ce qui fait du médicament « un produit spécial dans son marketing qui doit servir à la formation médicale continue».
Le marketing représente environ 400 millions de dollars en Algérie.
A ce propos, la société algérienne de pharmacie a saisi le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, ainsi que le ministère de la Solidarité Nationale pour qu’ils se penchent sur cette manne.
« La formation médicale continue est indispensable le personnel de santé doit savoir ce qui se passe dans le monde la connaissance ne s’arrête pas à un pays, elle est universelle », explique l’intervenant, expliquant que « cette formation se fait soit par la visite médicale qui a une place importante dans notre société, parce qu’ils vont visiter les 11.000 pharmacies à travers le territoire et les 60.000 médecins ou par les sociétés savantes, c’est là où il faut regarder de près ».
M. Benhamdine a indiqué que « ce sont les laboratoires qui gèrent ces 400 millions de dollars et les laboratoires installés en Algérie doivent récupérer leur argent en dinar, mais la plupart dispose de budget à l’étranger où ils organisent des événements ».
L’intervenant estime que cette manne générée par le marketing peut être affectée « au financement de start-up dans le secteur de la santé, au financement de petits laboratoires, aux campagnes de dépistage, à la prévention ou à la création de sites consacrés, ainsi qu’ à la publication des recherches scientifiques. Cette manne ne doit pas aller seulement à la formation médicale limitée ».
Interrogé pour savoir si cette manne est gérer de manière transparente, M. Benhamdine a indiqué qu’« il faut créer un système de transparence », en rappelant le décret du 6 juillet 1992 qui interdit aux fabricants aux importateurs aux sociétés de promotion de donner directement ou indirectement au personnel de la santé, des primes, des objet ou des avantages matériels.
M. Benhamdine estime que « le texte n’est pas appliqué ». Pour sortir des situations de conflit d’intérêts, il propose que tous les acteurs du secteur déclarent en toute transparence leur budget et tout ce qu’ils ont perçu, ce qui évite, selon lui, «tout conflit d’intérêt.
Evoquant l’influence des lobbies dans les importations de médicaments, M. Benhamdine a souligné que « nous avons fait d’énormes progrès dans le cadre de la production nationale et nous sommes arrivés à 55% de la consommation locale », ajoutant « nous sommes à 1,9 milliards de dollars de production et nos industriels doivent apprendre à faire des fusions et acquisitions ».