La ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fatima-Zohra Zerouati a indiqué lundi que l’Algérie compte relancer le Barrage vert avec des mécanismes scientifiques et techniques précis à même de garantir davantage de protection des régions du Nord et de lutte contre l’avancée des sables.
Invitée au Forum du quotidien Echaab pour débattre des questions de l’environnement et des enjeux du secteur à l’occasion de la Journée mondiale contre la désertification (17 juin), la ministre a affirmé que le danger croissant de la désertification impose de réfléchir à des mécanismes scientifiques et d’autres techniques en vue de relancer le Barrage vert, qui est à même de garantir davantage de protection dans le cadre de la lutte contre ce phénomène naturel.
Elle a ajouté que l’Algérie, consciente des problèmes environnementaux et écologiques, a appelé cette année à valoriser les projets de protection de l’environnement et à investir dans ce domaine.
Abordant les questions environnementales, la ministre a indiqué que notre pays plaide, à travers ses participations aux rencontres sur l’environnement dans différents pays du monde, pour la réactivation de l’effort environnemental, mettant l’accent sur la nécessité de donner à l’Algérie le temps pour arriver au niveau des pays développés en la matière.
Soulignant que l’Algérie a fait du dossier de l’environnement un secteur vital, Mme. Zerouati a rappelé les articles 19 et 68 de la Constitution 2016 stipulant que l’Etat garantit l’utilisation rationnelle des ressources naturelles ainsi que leur préservation au profit des générations futures et que le citoyen a droit à un environnement sain.
Mettant en avant le renforcement des cadres institutionnel et législatif de l’environnement depuis l’année 2000 avec des lois claires, le ministre a ajouté que l’Algérie est entrée dans l’investissement hors des hydrocarbures, s’appuyant sur la rationalisation des ressources et la mise en place d’un plan d’action afin d’atteindre les objectifs de la transition énergétique.
L’Algérie s’engage à baisser les gaz à effet de serre de 7% à l’horizon 2030 à travers une série de mesures dont l’utilisation du Gaz de pétrole liquéfié(GPL) pour les véhicules et la réduction de l’usage des pesticides chimiques.
Elle a fait savoir également que son secteur s’attèle à l’élaboration d’une carte nationale sur l’effort fourni dans le domaine de l’environnement pour la concrétisation des objectifs du développement durable à l’horizon 2035.
Par ailleurs, Mme Zerouati a indiqué que la politique environnementale en Algérie repose également sur la prise en charge des déchets en tant que source génératrice de richesse et de postes d’emploi, précisant que 13 millions de tonnes par an, font l’objet de tri au niveau national et que 50% de ces déchets sont récupérés.
Relevant que la valorisation des déchets demeure « faible » en Algérie, elle a appelé à œuvrer à l’intensification des efforts en la matière en vue de parvenir au recyclage des déchets et à la création d’une industrie forte dans ce domaine.
Concernant la valorisation des déchets, la ministre a souligné que 2 milliards de dollars ont été investis durant les 15 dernières années, faisant état de la possibilité de la création de 4.000 postes d’emploi à moyen-terme et de 20.000 postes d’emploi à long-terme, uniquement en matière de récupération des déchets.
Soulignant que plus de 2.000 décharges anarchiques ont été éradiquées en l’espace des 10 dernières années, ce qui prouve que l’Algérie a adopté un plan judicieux de lutte contre la pollution environnementale.
Pour ce qui est des Centres d’enfouissement technique (CET), la ministre a révélé que 34 wilayas seront dotées en stations d’épuration mobiles au niveau des CET en vue de prévenir la pollution.
Elle a rappelé que des textes réglementaires sont en cours d’élaboration pour mettre en place un système » Eco-collecte » ou collecte écologique pour encourager les entreprises à investir le domaine de la récupération et du recyclage du plastique.
Elle a, à ce titre, déclaré que ce système permettra de créer un environnement favorable aux petites entreprises pour la récupération et le recyclage du plastique.
Concernant les énergies renouvelables, Mme Zerouati a indiqué que son département soutient et valorise la politique de promotion de l’utilisation des énergies renouvelables hors réseau, indiquant que 60% des besoins en énergie renouvelables hors réseau sont exprimés par les agriculteurs, selon un sondage effectué par le ministère entre novembre 2017 et mars 2018.
A ce propos, Mme Zerouati a souligné que son département œuvre avec le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales à la concrétisation de ce projet au niveau des communes, faisant état, d’autres parts, de la tenue de rencontres avec le ministère de l’Agriculture sur la diversité biologique.
En réponse aux questions des journalistes sur l’opération de reboisement, la ministre a expliqué que les programmes de reboisement existent au niveau de toutes les wilayas et que son département encourage cette opération, faisant état d’une coopération avec le ministère de l’Education pour la participation de 7 millions d’élèves aux opérations de reboisement, et ce de manière graduelle.
Concernant la pollution, Mme Zerouati a indiqué que l’Algérie est l’un des pays non responsables de la pollution existante.
Elle a fait état, par ailleurs, de la fermeture de 13 unités industrielles à cause de la pollution, ce qui reflète la détermination du ministère à lutter contre la pollution sous toutes ses formes.