En prévision de la mise sur le marché financier des produits bancaires islamiques et de leur commercialisation par les banques publiques, l’Algérie a sollicité l’expertise des institutions britanniques, en vue de l’élaboration d’une stratégie ayant pour but de bénéficier de l’expérience internationale dans ce domaine. C’est ce qu’a annoncé jeudi dernier à Alger, le Ministre des finances Abderrahmane Raouia.
Répondant aux questions des députés lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), Raouia, tout en soulignant que «la formation des personnels à la maitrise de la commercialisation et la promotion des produits bancaires islamiques constitue la priorité des institutions bancaires». Il a expliqué que «les pouvoirs publics œuvrent à l’élaboration d’une stratégie visant à tirer profit de l’expérience internationale en matière de formation dans le domaine de la finance islamique».
A ce propos, il a fait savoir que «des institutions britanniques activant dans le domaine de la finance islamique ont été contactées en vue de tirer profit de leurs expériences», précisant qu’«une délégation de la banque islamique se rendra prochainement en Algérie pour définir les premières mesures nécessaires de façon à assurer le cadre approprié pour proposer ces nouveaux produits financiers».
Selon l’Agence officielle, dans sa réponse à la question de la députée du parti Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), Mme Fatima Saida, portant sur «les raisons du gel de l’émission de produits islamiques dans les banques publiques». Le ministre a expliqué que «dans le souci de répondre à la demande des citoyens, la Banque d’Algérie s’attèle actuellement à la mise en place d’un nouveau régime sur le financement alternatif ou la finance islamique, visant à encadrer l’activité des fenêtres des produits financiers islamiques au niveau des banques publiques»
En réponse adressée à la même députée, Raouia a précisé, que «le nouveau régime prendra en charge la séparation entre l’activité bancaire conventionnelle et l’activité des fenêtres islamiques en matière comptable, organisationnelle et administrative ainsi qu’en matière d’application et de respect de règles prudentielles».
«La publication de ce nouveau régime dans le journal officiel contribuera à l’élargissement des produits islamiques sur le marché bancaire algérien», a-t-il estimé, ajoutant que «la loi de finance 2018 a introduit une disposition portant émission de «sukuk», un nouveau produit bancaire qui encouragera également les produits bancaires islamiques en Algérie».
En outre, selon Raouia, un groupe de travail a été mis en place au niveau de son département, chargé de «l’élaboration d’un cadre juridique organisationnel qui aidera à élargir les transactions financières islamiques, notamment en émettant des emprunts souverains et la création de mutuelles d’assurance et de réassurance».