La demande pour le pétrole brut de l’OPEP au deuxième semestre 2018 dépassera de 1,47 million barils/jour le niveau de production du mois de mai, alors que les ministres se réuniront à Vienne la semaine prochaine pour débattre d’une augmentation de la production favorisée par certains membres », a indiqué ce mardi le site spécialisé Platts.
Dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier, l’OPEP estime la demande de pétrole brut de l’OPEP pour la deuxième moitié de 2018 à 33,34 millions de barils/jour.
Parallèlement, la production de l’OPEP en mai a été estimée à 31,87 millions de barils/jour. Mais le cartel a fait savoir qu’il y avait « une incertitude marquée » dans les perspectives du marché, avec le ralentissement de l’activité économique mondiale au premier trimestre, le resserrement monétaire attendu et le risque d’escalade des guerres commerciales.
« Ces perspectives pour le 2H18 justifient une surveillance étroite des facteurs qui influent à la fois sur la demande mondiale de pétrole et sur l’offre non-OPEP, ce qui façonnera les perspectives du marché pétrolier », a déclaré l’OPEP dans son rapport.
La demande mondiale de pétrole pour l’ensemble de 2018 atteindra en moyenne 98,85 millions barils/jour, soit une augmentation de 1,65 million barils/jour par rapport à 2017, selon les projections de l’OPEP, sans changement par rapport aux prévisions du mois dernier.
La production hors OPEP pour 2018 devrait augmenter de 1,86 million barils/jour de 2017 à 59,75 millions barils/jour, a indiqué l’OPEP, une révision à la hausse de 130 000 barils/jour par rapport à l’estimation du mois dernier. La croissance plus vigoureuse des États-Unis, de la Russie, du Kazakhstan et de la Chine explique le changement.
L’OPEP a révisé à la baisse sa prévision de production de GNL pour 2018 de 60 000 barils/jour par rapport au rapport du mois dernier à 6,35 millions barils/jour.
En conséquence, la demande annuelle pour le pétrole brut de l’OPEP en 2018 atteindra en moyenne 32,75 millions de barils/jour.
Incertitudes sur l’avenir de l’accord
La réunion de l’OPEP prévue le 22 et 23 juin à Vienne pour évaluer l’avenir de son accord de réduction de l’offre de 1,8 million de barils/jour avec 10 partenaires non-OPEP, s’annonce à couteau tiré.
L’Arabie Saoudite a fait savoir qu’elle était en faveur d’un assouplissement des quotas de production pour compenser les baisses continues anticipées au Venezuela et l’impact des sanctions américaines sur l’Iran. De son côté, la Russie a également déclaré vouloir augmenter la production pour éviter une croissance supplémentaire des producteurs de schistes américains.
Cet éventuel relâchement n’est pas du goût des autres producteurs. A l’instar de l’Iran, le Venezuela et l’Irak se sont déclarés opposés à une telle mesure, et le ministre qatari du pétrole, Mohammed al-Sada, a déclaré hier que la poursuite des coupes était nécessaire pour soutenir les prix du pétrole », ce qui promet des négociations tendues entre les membres du cartel.
Par ailleurs, le géant pétrolier SaudiAramco prévoit de stimuler les investissements dans le raffinage et la pétrochimie pour sécuriser de nouveaux marchés pour son pétrole, considérant ce créneau comme un élément central de sa stratégie pour faire face au risque de ralentissement de la demande de pétrole. C’est dans ce contexte que le major saoudien prévoit de céder 5% de son capital en bourse l’année prochaine.