Ali Bey Naceri, Président de l’Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), a qualifié de « signaux d’espoirs », l’annonce faite par le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, lors de la cérémonie de remise du trophée du meilleur exportateur algérien, d’aller conquérir les marchés extérieurs en considérant l’exportation hors hydrocarbures comme un axe stratégique.
Le président d’ANEXAL a souligné lors de son passage ce mardi à la radio algérienne que les opérateurs économiques « attendent maintenant des actes sur le terrain », tout en relevant la « volonté de certains ministères d’aller vers l’export ».
M. Bey Naceri considère les restrictions imposées par la Banque d’Algérie comme « le principal frein à l’exportation », précisant que « l’assiette des produits destinés à l’exportation est à ce jour de 281 produits », en quantités plus ou moins significatives, qu’il faut consolider grâce à la compétitivité.
Faisant état des difficultés à conquérir ces marchés, M. Bey Naceri a indiqué que « nous avons besoin de plus d’effort de la part du gouvernement et nous sommes face à une guerre économique dans le monde ». C’est dans ce contexte que l’Algérie s’apprête à conquérir des marchés qui sont déjà pris, a-t-il souligné.
Concernant l’accord d’association avec l’Union européenne, notamment après l’annonce du démantèlement tarifaire, prévu en 2020, M. Naceri considère que « l’accord représente un chalenge pour l’Algérie », ajoutant « on a rien fait pour mettre en ordre de bataille nos entreprises », faute d’études d’impact permettant l’évaluation de l’accord d’association.
Il a rappelé que « le niveau moyen des importations du pays en provenance de l’Union européenne est de 20 milliards de dollars, avec une moyenne de 18% d’exonération fiscale », et malgré le manque de liquidités, l’Algérie assure encore ces pertes qu’il estime à 3,5 milliards de dollars.
Le président d’ANEXAL a insisté sur la nécessité de réaliser des études d’impacts,rappelant que depuis la signature de l’accord d’association en 2012, l’Union européenne n’a eu cesse de s’élargir, avec cinq autres pays européens qui frappent aux portes de l’UE. Cet élargissement interpelle M. Bey Naceriquant à la réaction du pays qui devra peut-être demain négocier avec une trentaine de pays, qualifiés souvent de pays lowcost, qui pratiquent le dumping social.
Face à cette situation, M. Bey Naceri estime que « nous sommes en droit d’appliquer des taxes en interne ».