Encourager le financement et valoriser les investissements des jeunes entrepreneurs, atteindre les objectifs dans ses différents projets, faire de la croissance, tels sont les axes pour lesquels lutte Malek Zerourou, fondateur de la marque TRADIX qui revient en détails sur son expérience dans cet entretien qu’il nous a accordé.
Algérie Eco : TRADIXBurotic & Stationery est spécialisée dans la production et la distribution des fournitures scolaires et bureautiques. Quelle est l’histoire de cette entreprise, de sa marque et quelles sont ses perspectives ?
Malek Zerourou : TRADIX est une marque entièrement algérienne que nous distribuons nous même. Si l’on veut remonter aux sources, on découvre avant tout une passion et une tradition familiale. Ma famille a non seulement réussi à lui donner une âme, mais à nous la transmettre. C’est en effet avec mon oncle qui exerce dans l’activité depuis les années 90 que j’ai découvert, appris et développé de la passion à mon tour pour ce métier. Donc, ma génération avait cet engagement de développer davantage l’activité notamment à travers le lancement de notre propre marque pour renforcer notre savoir-faire dans le domaine. Contrairement à nos parents qui devaient travailler dur pour fuir la misère, nous avons eu la chance de fréquenter des écoles de commerce grâce à leurs sacrifices. Le fait d’être élevé dans un environnement entrepreneurial, conjugué à des études commerciales ont permis de transformer une passion en une vocation. Nous voulons capitaliser cet héritage pour aller le plus loin possible dans le développement de nos activités. C’est de cette philosophie qu’a découlé notre slogan «Toujours Plus» et c’est dans ce sens que TRADIX est créé, afin de porter très haut et très loin ce que nos prédécesseurs ont fait, avec de nouveaux outils de management, un nouveau marketing et une nouvelle culture d’entreprise.
En quoi consiste votre activité exactement ?
Notre activité couvre toutes les étapes de la conception des articles scolaires et fournitures de bureau jusqu’à leur écoulement sur le marché. Pour consolider notre activité, nous nous sommes lancés récemment dans la production des meubles en kit à Base du MDF ou du mélaminé. Nous comptons travailler sur un projet de production de taille industrielle, qu’on a dénommé KINTESS Wood Furniture, c’est un projet qui consiste à produire des meubles intelligents, modulables et parfois sans accessoires ni quincaillerie. Nos produits seront destinés au marché du mobilier de bureau et scolaire ainsi que le segment du meuble domestique notamment pour enfants.
Quelles constations faites-vous sur le climat des affaires en Algérie ?
Certes que nous trouvons des lourdeurs dans nos différentes démarches d’investissement, ce qui ne nous empêche pas de réaliser nos projets et ambitions. Notre idée est simple : rester positif et constructif. Je privilégie le travail à la plainte inutile, c’est mon attitude. Le fait de se lamenter ne changera pas notre sort ! Ce qui ne veut pas dire pour autant que notre chemin n’est pas semé de difficultés. Par exemple, nous les jeunes, nous trouvons l’accès aufinancement lent et très handicapant.
Malgré cela, nous restons patients et déterminés, nous nous adaptons et évoluons avec le temps et les procédures. À TRADIX, par exemple, même dans un contexte de crise, nous avons pu maintenir une forte croissance de 2014 à 2017. C’est en grande partiegrâce à l’innovation et à l’engagement de nos équipes qui ont fait preuve d’adaptabilité et de persévérance. Le message que je veux transmettre aux jeunes confrères et aux futurs entrepreneurs est le suivant : pour un projet de mon rêve, je suis prêt àescalader une montagne même de dos. Changeons les choses nous-mêmes, n’hésitons pas à créer, à innover, restons persévérants. Là où il y’a de l’échec, il n’y a pas eu assez d’innovation. Apprenons et innovons davantage !
Ces entraves sont-elles dues au système financier qui est inadéquat ?
Je ne suis pas un financier, mais en tant qu’entrepreneurs, nous sommes parfois confrontés à des situations où il y a déphasage entre nos ambitions entrepreneuriales et le fonctionnement du système bancaire. Il est fréquent que des entreprises qui enregistrent une forte croissance ou des projets très porteurs tardent à être financées ou n’y parviennent même pas. De nos jours l’obsolescence des idées est rapide. Sans réactivité suffisante de nos banques beaucoup d’idées innovantes subiront ce triste sort. Les efforts doivent être multipliés en faveur des jeunes entreprises. Plus de spécialisation dans ce secteur permettrait à mon avis, une meilleure gestion et prise en charge des dossiers et favorisera indéniablement la croissance de l’investissement national.
Passer le flambeau et miser sur la jeunesse est le meilleur moyen de construire notre pays. La jeunesse est la vraie richesse de l’Algérie. Nous refusons l’assistanat, nous avons besoin plutôt de confiance, d’accompagnement et de sources de financement.
Vous êtes membre de Jil FCE, quelle est votre expérience dans cette organisation ?
Jil FCE est la section des moins de 40 ans du Forum des Chefs d’entreprises, je suis effectivement membre de cette organisation. D’ailleurs, le Président Mohamed Skander m’a confié une mission qui consiste à concrétiser une convention nationale entre JILFCE et une grande banque publique qui portera sur le financement des jeunes entrepreneurs, nous travaillons pour sa signature dans les meilleurs délais. Vous pouvez constater que mes priorités tournent autour du financement du jeune entrepreneur. Nous travaillons également sur d’autres projets intéressants en faveur de l’entreprenariat jeune.
Votre conseil aux jeunes investisseurs ?
Pour moi, un entrepreneur est avant tout un innovateur, un leader, un aventurier, puis un créateur d’emplois et de richesses. Evitez de trop vous plaindre, c’est toxique. Concentrez-vous sur vos objectifs et travaillez dur pour réaliser vos projets et vos rêves. Nous avons besoin d’un nouveau leadership, la nouveauté est de travailler ensemble pour réussir. C’est important de travailler en groupe, de favoriser l’entraide et d’aller vers les autres sans hésitation. Nous n’avons pas une autre patrie à part l’Algérie, il est de notre devoir de la développer et de notre bonheur de la voir prospérer.
Changeons les choses nous-même, n’hésitons pas à créer, à innover, restons persévérants. Là où il y’a de l’échec, il n’y a pas eu assez d’innovation. Apprenons et innovons davantage.