La Banque mondiale a annoncé hier un projet d’un montant de 140 millions de dollars destiné à soutenir les efforts de développement de l’agriculture irriguée entrepris par la Tunisie en vue d’améliorer la gestion de ressources en eau limitées et de créer des opportunités économiques, en particulier dans les régions rurales sous-développées. Ce nouveau projet financera la remise en état des systèmes d’irrigation afin d’accroître leur fiabilité et leur efficacité, conditions nécessaires au développement d’un secteur agricole plus productif, générant des revenus plus élevés et créateur d’opportunités pour divers types d’entreprises et diverses catégories de la population, dont les femmes et les jeunes.
Le Projet d’intensification de l’agriculture irriguée en Tunisie permettra de restaurer les systèmes d’irrigation dans les régions agricoles des gouvernorats de Béja, Bizerte, Jendouba, Nabeul, Sfax et Siliana, en vue de réduire les pertes, qui peuvent se monter jusqu’à 40 % de l’eau utilisée, et de réguler l’approvisionnement en eau. La fiabilité de l’irrigation sera synonyme de confiance chez les agriculteurs, qui seront ainsi incités à augmenter leurs plantations et à investir dans des cultures à plus forte valeur ajoutée. Ce projet a également pour objectifs d’aider les agriculteurs à identifier des cultures plus rentables, à augmenter les rendements et à faciliter leur accès aux marchés. « L’agriculture est une source de moyens de subsistance essentielle en Tunisie, surtout dans les régions peu développées, explique Marie Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte. Ce projet permettra au pays de tirer parti de son système d’irrigation pour faire de l’agriculture un secteur créateur de débouchés et d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité, au profit de populations risquant d’être laissées-pour-compte, telles que les femmes en milieu rural. »
Par ailleurs, ce projet favorisera l’investissement privé dans l’agriculture. Il prévoit un programme de subventions de contrepartie grâce auxquelles les agriculteurs locaux investiront dans des activités à plus forte valeur ajoutée. Des subventions encourageront également les investissements dans des infrastructures qui peuvent permettre d’accroître la valeur de la production après la récolte, comme la logistique frigorifique pour l’exportation de fruits et de légumes frais, ou les installations de conditionnement d’huile d’olive pour éviter de l’exporter en vrac. « Ce projet comprendra des formations et des activités de renforcement des capacités destinées aux catégories de population vulnérables, comme les femmes et les jeunes, afin qu’elles disposent des compétences nécessaires pour exploiter les opportunités nouvelles dans l’agriculture », précise François Onimus, spécialiste senior de la gestion des ressources en eau à la Banque mondiale et co-responsable du projet.
« En identifiant de nouveaux marchés et en créant de nouvelles chaînes de valeurs agricoles, ce projet viendra compléter des activités similaires de la Banque mondiale en Tunisie destinées à générer de nouvelles opportunités de croissance du secteur privé et des emplois », ajoute David Olivier Treguer, économiste agricole à la Banque mondiale et co-responsable du projet.
Source : WBANK