Les États-Unis vont exporter des grandes quantités de pétrole vers l’Asie au cours des prochains mois pour prendre encore plus de parts de marché à la Russie et aux producteurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a rapporté ce lundi l’agence Reuters.
Les États-Unis devraient exporter 2,3 millions de barils/jour en juin, dont 1,3 million de bpj en direction de l’Asie, a estimé un haut dirigeant d’un des principaux exportateurs de pétrole des États-Unis, selon la même source.
Les données de l’Energy Information Administration montrent que les exportations de pétrole des États-Unis ont culminé à 2,6 millions de barils/jour il y a deux semaines.
Ces exportations record interviennent alors que la production de brut américaine atteint des sommets historiques, provoquant une baisse du brut américain de plus de 9 $ le baril, indique le même média.
Ces exportations américaines de brut interviennent également, alors que les pays de l’OPEP et non-OPEP avaient annoncé vendredi dernier une hausse de leur production d’environ 1 million baril/jour. Toutefois, cette éventuelle augmentation sera décidée lors de la prochaine réunion OPEP et non-OPEP à Vienne les 22 et 23 juin prochain. Cette décision d’assouplir les quotas de production marque un second revirement des Saoudiens depuis juin 2014, date à laquelle les cours de l’or noir avaient entamé leur dégringolade.
Durant l’année 2014, alors que la production du schiste battait son plein aux Etats-Unis, l’Arabie Saoudite avait décidé d’ouvrir les vannes, inondant ainsi le marché mondial. Cette stratégie s’est avérée plus tard néfaste pour les producteurs, puisque les prix ont atteint les 30 dollars le baril en janvier 2016.
L’accord signé à Alger entre l’OPEP et les pays non-OPEP menés par la Russie avait pour objectif de limiter la production de pétrole, et l’adhésion de l’Arabie Saoudite, premier producteur de l’OPEP, a été un tournant dans sa stratégie contre le schiste américain.
Preuve que le secteur des hydrocarbures reste toujours dynamique et en ébullition, le géant pétrolier saoudien Aramco a attribué à Halliburton un contrat pour des services de gaz non conventionnels, l’Arabie Saoudite cherchant à réduire davantage sa consommation nationale de pétrole brut, libérant des barils pour l’exportation ou le raffinage, a rapporté ce lundi le site spécialisé Platts.
Le contrat, qui comprend des opérations majeures de fracturation hydraulique et d’intervention de puits, « améliorera encore l’économie du programme de ressources non conventionnelles de SaudiAramco », a déclaré Aramco dans un communiqué publié dimanche.
Le programme non conventionnel couvre trois régions du royaume – l’Arabie du Nord, Ghawar du sud dans la province de l’est et le bassin de Jafurah dans le Rub al-Khali dans le sud-est. Cependant, la question reste de savoir si les ressources gazières non conventionnelles sont récupérables à un coût suffisamment bas pour rendre la production rentable.
« Nous nous félicitons de leur expertise dans les ressources non conventionnelles, et nous avons une grande confiance dans notre capacité conjointe à réaliser des économies opérationnelles et rentables pour ce secteur de croissance important », a déclaré le PDG d’Aramco, Amin Nasser.