La Fédération algérienne des consommateurs (FAC) a imputé la hausse des prix des produits de grande consommation durant le mois de Ramadan aux spéculateurs. Pour la FAC, c’est tout le système de gestion du marché algérien qui est remis en cause.
« Le marché algérien est aux mains des spéculateurs », a regretté ce dimanche 27 mai Noureddine Aidli, responsable de la section locale de la FAC à Bejaia lors d’une conférence de presse animée par le cadre dirigeant de la fédération à l’hôtel Jardy, situé à Bab Ezzouar dans la banlieue algéroise.
Affirmant que Ramadan 2018 est moins stable en termes de prix par rapport à celui de l’an dernier, M. Aidili a indiqué qu’une baisse de l’offre avait été remarquée quelques jours avant le début du mois sacré. « La hausse des prix a été enregistrée trois jours avant le début de Ramadan », a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « ce n’est pas normal ».
Cette baisse de l’offre est due, d’après lui, à une sorte de monopole imposé par les spéculateurs. Il cite dans ce sens l’exemple de trois personnes à l’échelle nationale, qui ont stocké des quantités importantes de pommes de terre pour des raisons spéculatives l’année précédente. « Quant bien même les prix sont élevés, le peuple algérien reste généreux », a-t-il tempéré.
Afin de palier à cette instabilité des prix sur l’année, notamment ceux des fruits et de légumes, les responsables de la FAC ont souligné, avoir proposé, en vain, au ministère du Commerce de définir les marges bénéficiaires. « Nous avons proposé l’année passée à l’ancien ministre de du Commerce de définir les marges bénéficiaires, notamment des fruits et légumes, car nous avons remarqué que cette même marge devient importante quand elle baisse du gros au détail », a assuré Zaki Harizi, président de la FAC. « Le ministre s’est montré compréhensif, mais rien n’a été fait », s’est il désolé.
Dans ce sillage, M. Harizi a tenu à rappeler que les associations de protection de consommateur n’ont pas de pouvoir d’intervention, mais plutôt un rôle de sensibilisation et de proposition. « Notre rôle est de sensibiliser le consommateur et attirer l’attention de l’Etat », a-t-il clarifié. « On n’a pas de prérogatives pour intervenir, on â un rôle complémentaire », a-t-il ajouté.
Outre la hausse des prix, le sempiternel problème du commerce anarchique a été posé avec vigueur par les responsables de la Fédération algérienne des consommateurs lors de cette conférence. Car, il s’agit, selon eux, d’un problème aux conséquences lourdes sur la santé des citoyens algériens. « Des produits périssables se vendent sur la route », a remarqué M. Harizi.
Pour mettre un terme à ce problème, le président de la FAC a affirmé que son association a demandé une collaboration entre le ministère du Commerce et les services de l’ordre. Encore une fois, la proposition de l’association est restée lettre morte. « Il faut une volonté politique pour organiser et structurer le marché », a-t-il asséné.
Pour sa part, M. Aidli a ramené ce problème à la vétusté des infrastructures algériennes. « On n’a pas de marchés modernes en Algérie », a-t-il soutenu. Et de lancer un appel : « on demande la création de marchés modernes avec des chapiteaux démontables (…) pour au niveau des (pays) voisins ».
De son côté, le vice-président de la Fédération algérienne des consommateurs, Mohamed Abidi, a mis en garde contre les dangers liés à la provenance des produits alimentaires, surtout les viandes blanches largement consommées par les Algériens. « Ce sont des données connues de tous », a-t-il lancé.