En raison de la décision du ministère du Commerce d’interdire l’importation de matières premières entrant dans le processus de production, notamment, les intrants nécessaires dans le processus de production de la céramique, plusieurs usines sont à l’arrêt depuis janvier 2018 et risquent de mettre leurs clés sous le paillasson.
Cette situation dure depuis le mois janvier 2018, après la publication du Gouvernement de la liste des 851 produits interdits à l’importation, incluant les matières premières entrant dans la production de plusieurs produits.
Les producteurs de céramique, à travers leur association nationale, n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme, mais, la situation ne se débloque pas. En effet, les céramistes font face à une pénurie de ces intrants qu’ils importaient en grande quantité, en raison, d’une production locale qui ne satisfait pas le marché national.
A noter, le Ministère du commerce a déjà libéré les importations des intrants pour les producteurs de boissons, et a assuré récemment que, dans la nouvelle liste révisée des produits interdits à l’importation qui sera publiée au cours de cette semaine, les matières premières seront exclues, donc libérées.
En effet, Moncef Bouderba de l’Association nationale des céramistes, a signalé que «15 nouvelles usines entrées en exploitation dans différents wilayas la entrées depuis le début de l’année en cours, mais, elles n’ont pas eu accès à la matière première, et leurs propriétaires ont subi de lourdes pertes, puisqu’ils n’ont rien produit depuis presque six mois, et leurs employés n’ont pas perçus leurs dus tout au long de cette période».
Bouderba a précisé que «ces usines, au nombre de 15, en attendant l’entrée en exploitation de six autres usines, ont coûté à leurs propriétaires des milliards, sachant que ces derniers, ont acquis des unités de production et des équipements importés de l’étrangers en devise, et ils ont recruté des employés, et à cause de la non entrée en activité en raison de la matière première, ces usines seront obligés de fermer et de libérer leurs travailleurs jusqu’au mois de juillet prochain, qui est le rendez-vous de la réunion des représentants des céramistes avec les services du ministère du commerce pour trouver une solution définitive à cette question d’interdiction de cette matière première», a-t-il déclaré au journal Ennahar.
Le représentant des céramistes a rappelé que «depuis Juillet 2017, 35 anciennes usinesont bénéficié de 50% du quota total, et la majorité de ces usines fonctionnent à seulement la moitié de leur capacité, dont le stock en matière première s’épuisera au mois de juillet prochain au plus tard, sachant que, la majorité des propriétaires ont procédé à l’extension de leurs usines et la modernisation des lignes de production, mais, en raison du non accès à la matière première, ces extensions et nouvelles lignes n’ont pas pu être activées», a-t-il affirmé.
Selon Bouderba, la baisse de la production des céramistes a impacté de nombreux projets de logements publics et privés qui sont restés gelés, en raison de la non capacité des producteurs de céramique à satisfaire la demande.