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Forte abstention pour les municipales en Tunisie

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Le vote était jugé crucial pour ancrer la démocratie en Tunisie. Mais les Tunisiens, démobilisés par les difficultés économiques et politiques, n’ont pas été nombreux à se rendre aux urnes dimanche 6 mai pour les élections municipales.

Le taux de participation à ce scrutin proportionnel à un tour n’est que de 33,7 % au niveau national, selon l’instance en charge des élections, l’Isie. 5,3 millions d’électeurs inscrits étaient invités à voter pour les conseillers des 350 municipalités, parmi 57 000 candidats. Ces conseillers devront ensuite élire les maires d’ici à la mi-juin.

Sept ans après la révolution du Printemps arabe, qui avait suscité de nombreux espoirs, beaucoup de Tunisiens se disent déçus par la situation économique difficile, avec une inflation proche des 8 % et un chômage persistant au-dessus des 15 %. Ils dénoncent les « arrangements » entre partis, aux premiers rangs desquels l’alliance gouvernementale entre Nidaa Tounès et Ennahdha. « Je suis déjà tombée dans leur piège en 2014, je ne vais pas refaire cette erreur », lançait ainsi une diplômée chômeuse de 23 ans venue voter blanc.

Le premier ministre Youssef Chahed a pris acte de cette abstention, notamment chez les jeunes, estimant que c’était « un signe négatif, un message fort (…) pour les responsables politiques »« Ce haut taux d’abstention signifie que les partis sont faibles, estimait pour sa part l’analyste politique Youssef Cherif. Ces dernières années, ils se sont livrés à des combines entre politiciens, sans programme d’envergure, et cela n’intéresse pas les citoyens. »

Si les résultats définitifs ne sont pas encore connus, un institut de sondage donnait le parti islamiste Ennahdha légèrement en tête (25 %) talonné par le parti présidentiel Nidaa Tounès (22 %), loin devant les autres formations. À Tunis, où le taux de participation atteint péniblement les 26 %, la candidate d’Ennahdha, Souad Abderrahim, une pharmacienne de 53 ans, ancienne députée à l’Assemblée constituante, pourrait devenir la première femme maire.

Afp

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