Le pétrole a repris des couleurs ces dernières semaines. En effet, les cours de l’or noir ont grimpé ce mardi à plus de 75 dollars le baril, son plus haut niveau depuis novembre 2014, soutenu par les réductions de production opérées par l’OPEP, la forte demande et la perspective de nouvelles sanctions américaines contre l’Iran.
Dans ce contexte, le baril de Brent, référence européenne, a atteint son plus haut niveau depuis le 27 novembre 2014, date à laquelle l’OPEP envisageait de réduire la production pour soutenir les prix, ce qui a déclenché une bataille pour les parts de marché et a contribué à l’effondrement des prix qui ont atteint 27 $ en janvier 2016. Néanmoins, cette baisse brutale des prix a été provoquée, faut-t-il encore le rappeler, par une offre excédentaire sur le marché causée par la hausse de la production de schiste américain.
Les cours du pétrole ont entamé une courbe ascendante dans un contexte géopolitique bien particulier, puisque les États-Unis menacent de sortir de l’accord nucléaire avec l’Iran et de réimposer les sanctions contre l’Iran, le 3ème plus grand producteur du cartel. Les Etats-Unis ont jusqu’au 12 mai pour décider de renoncer à l’accord nucléaire avec l’Iran.
Cette embellie des prix du pétrole a fait réagir le président américain, Donald Trump, qui a déclaré que les prix du pétrole étaient artificiellement trop élevés. Cette déclaration est intervenue, alors que le comité ministériel de suivi de l’OPEP et non-OPEP tenait une réunion à Jeddah, en Arabie Saoudite, pour discuter d’un éventuel prolongement de l’accord au-delà de 2018. Ironie du sort, ce risque géopolitique sur le marché pétrolier a été créé par Trump lui-même.
Cette hausse assez conséquente du pétrole va-t-elle compromettre toutes les décisions prises en interne par les membres du cartel, pour sortir de leur dépendance des exportations des hydrocarbures et de diversifier leurs économies. En effet, plusieurs membres de l’OPEP ont entamé des réformes structurelles pour booster la production nationale et leurs exportations hors hydrocarbures.
Rappelons que les prix du pétrole ont commencé à se redresser en 2016 alors que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a discuté d’un retour à la gestion du marché avec l’aide de la Russie et d’autres pays non membres. Un accord de réduction de l’offre est entré en vigueur en janvier 2017.
Par ailleurs, l’agence Reuters a indiqué ce mardi que « les derniers chiffres des stocks aux Etats-Unis devraient montrer une baisse de 2,6 millions de barils dans les stocks de brut ».