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La demande mondiale d’acier poursuit sa reprise

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L’Association mondiale de l’acier (worldsteel) prévoit que la demande mondiale d’acier atteindra 1 616,1 Mt en 2018, soit une augmentation de 1,8% par rapport à 2017. En 2019, la demande mondiale d’acier devrait augmenter de 0,7% pour atteindre 1 626,7 Mt.

La demande d’acier profite d’une dynamique économique mondiale favorable, mais elle est confrontée aux risques de tensions commerciales mondiales croissantes, estime l’association,  en précisant que « la demande d’acier dans le monde développé devrait augmenter de 1,8% en 2018 et ralentir à 1,1% en 2019. Les perspectives de la demande d’acier aux États-Unis demeurent solides en raison des solides fondamentaux économiques ».

Le secteur manufacturier est soutenu par la faiblesse du dollar et l’augmentation des investissements, tandis que la hausse des prix des logements et la croissance soutenue du secteur non résidentiel témoignent d’un secteur de la construction en santé. L’économie de l’UE a connu une forte dynamique avec une reprise élargie entre les pays. Le secteur de l’automobile dans l’UE et aux États-Unis devrait ralentir en raison de l’effet de saturation et de la hausse des taux d’intérêt, tandis que le secteur des machines devrait bénéficier de la hausse des investissements.

L’association prévoit le même scénario dans les pays émergents et en développement, où la demande d’acierdevrait augmenter de 4,9% et de 4,5% en 2018 et 2019 respectivement. Cette hausse est soutenue par une  reprise des prix du pétrole. La demande d’acier turque a montré de la vigueur en 2017, soutenue par des mesures gouvernementales favorables. Malgré une légère décélération due à la relance des mesures de relance économique spéciales, la demande d’acier en Turquie devrait afficher une croissance stable en 2018/19.

Et l’industrie sidérurgique algérienne dans tout ça ?

Cette nouvelle devrait réjouir l’Etat algérien qui souhaite diversifier son économie et ses ressources budgétaires, notamment en exploitant les capacités du complexe sidérurgique El Hadjar. Cela permettra à l’Etat des rentrées en devises en exportant une partie des capacités de production, et les capacités restantes pourraient être destinées aux différents secteurs industriels consommateur d’acier, comme l’automobile et la mécanique. D’autant plus quele ministère de l’Industrie et des Mines avait annoncé l’année dernière que la production nationale dans le secteur devrait atteindre 12 millions de tonnes/an d’ici 2020. Toutefois, la réalité de la sidérurgie en Algérie est toute autre, et les péripéties du complexe sidérurgique El Hadjar en témoignent.

Jadis, fleuron de l’industrie algérienne dans les années 1970, le complexe El Hadjar est passé par différentes phases de restructuration et de renationalisation. Cédé en 2001 au géant indien ArcelorMittalqui détenait 70% du complexe (30% par l’Etat à travers Sider), le complexe El Hadjar a été repris en 2013 par le gouvernement en augmentant sa participation dans ArcelorMittal Algérie (AMA) à 51%, avec un plan d’investissement de 763 millions de dollars. Les investissements mirobolants de l’Etat dans le complexe n’ont pas amélioré la situation financière et industrielle du « fleuron » algérien qui est devenu, au fil des années, un puits sans fond.

Le feuilleton El Hadjar ne s’arrête pas là. En effet, le Conseil de participation de l’Etat (CPE) a approuvé la semaine dernière la reprise du complexe par les Emiratis, à travers un partenariat selon la règle 49/51% entre Sider d’El Hadjar et le groupe EMARAT DZAYER qui devrait investir 160 milliards de DA. Les soubresauts à répétition dans le dossier El Hadjar ne sont que la énième preuve de la mauvaise gestion des différents gouvernements successifs et de l’absence totale d’une vision stratégique à long terme.

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