Malgré la récente hausse des prix du pétrole, l’Arabie saoudite reste préoccupée par le fait que les investissements en amont n’ont pas encore atteint un « niveau raisonnable », a annoncé ce mercredi le ministre saoudien de l’Energie, Khalid al-Faliha, a rapporté le site spécialisé Global Platts.
Le ministre saoudien a écarté toute suggestion d’une fin précoce des réductions de production de l’OPEP. Il a déclaré lors d’une conférence de presse au Forum international de l’énergie« depuis 2013-2014, nous avons assisté à une baisse rapide de l’investissement qui, selon nous, va mordre les consommateurs et l’industrie dans son ensemble », ajoutant « nous essayons de signaler au marché, aux investisseurs, à la communauté financière, aux compagnies pétrolières internationales de réinvestir les investissements dans l’amont », selon la même source.
Cependant, il a cherché à rassurer le marché sur le fait que l’OPEP, avec 10 alliés non-OPEP menés par la Russie au milieu d’un accord de réduction de production de 1,8 million barils/jour, ne permettrait pas aux prix de grimper. « L’objectif est de créer une stabilité du marché afin que des investissements en amont puissent être réalisés pour répondre à la demande accrue de 1,5 million de barils/jour prévue dans un avenir prévisible », a-t-il souligné.
Il a précisé que « ce que nous essayons de faire, ce n’est pas de déplacer les prix à un niveau déraisonnable et de nous assurer que l’offre et la demande correspondent étroitement afin que les marchés ne s’inquiètent pas d’une surabondance et d’une offre excédentaire et que des investissements continus se déversent dans l’industrie », selon la même source.
A cette fin, l’Arabie saoudite et la Russie mènent des discussions sur l’élargissement de l’alliance de l’OPEP / non-OPEP « pour surveiller le marché et agir si nécessaire pour maintenir la stabilité, ce qui est une bonne nouvelle pour les producteurs et les consommateurs ».
Il a ajouté « nous ne resterons pas assis et laisserons une autre surabondance dans les années à venir et apporterons le marché à travers les montagnes russes que nous avons vues auparavant ».
L’accord de réduction de la production, visant à réduire les stocks commerciaux de l’OCDE à la moyenne quinquennale, se termine fin 2018. M. Falih a déclaré que si le rééquilibrage du marché est proche, l’OPEP et ses alliés ne sont pas prêts à déclarer la victoire.
Le ministre a souligné que « jusqu’à ce que nous constations que nous atteignons un niveau d’investissement raisonnable, nous continuerons à nous inquiéter », ajoutant « en termes de fondamentaux, nous avons parcouru un long chemin, la surabondance a disparu, le stockage flottant a largement disparu et les stocks revenir plus près de leur moyenne quinquennale ».
Il a attribué l’écart d’investissement non seulement aux conditions du marché, mais aussi en raison d’un climat d’investissement influencé par des sentiments négatifs et des signaux trompeurs de la part des décideurs politiques et de certaines institutions financières exprimant des opinions négatives.