« Le sujet de la stratégie d’exportation est un sujet d’actualité, puisqu’elle est en chantier actuellement. Le ministère du Commerce est en charge de ce document qui a fait défaut depuis des années. On parle de l’export depuis 30 ans, alors que les chiffres n’évoluent pas, car on exporte entre 2 et 2,5 milliards de dollars hors hydrocarbure », a déclaré M. Smail Lalmas, économiste, lors d’une conférence « stratégie de pénétration des marchés extérieurs », en marge du salon Djazagro qui se tient du 9 au 12 avril au Palais des Expositions.
Pour M. Lalmas, la stratégie export est basée sur quatre axes : 1) définir l’offre, parce qu’on doit savoir ce qu’on doit exporter. Ce travail d’identification ne peut se faire qu’au niveau des secteurs productifs, 2) l’accès aux marchés, 3) politique de transport et de logistique 4) l’accompagnement à l’export.
Il a souligné que « l’identification de l’offre passe, selon, M. Lalmas, par un diagnostic sectoriel qui permet d’avoir les éléments sur lesquels on devrait s’appuyer pour construire une stratégie nationale. Ce travail d’identification doit s’accompagner d’une diversification de l’offre ».
A ce propos, M. Lalmas, a indiqué qu’on ne pouvait pas développer tous les secteurs, on doit aller vers des activités ciblées, en soulignant que « ce travail d’identification de l’offre n’a jamais été fait ».
Evoquant l’accès aux marchés, notamment africains, M. Lalmas a précisé qu’«il devrait être accompagné par des actions politiques et diplomatiques, ce qui permet d’avoir les mêmes facilitations que les autres concurrents », rappelant que les pays africains se sont déjà intégrés dans des zones de libre-échanges régionales, ce qu’ils leur donne des avantages fiscaux et douaniers. Dans ce cas de figure, «nous ne pouvons pas être compétitifs », a-t-il ajouté.
S’agissant de la politique de transport et de logistique, M. Lalmas a indiqué que «nous pouvons nous placer sur les différents marchés et il est nécessaire de mettre en place une politique qui accompagne qui répond les efforts de nos exportateurs », ajoutant « nous sommes parmi les pays les plus chers au monde en termes de logistique ». Concernant l’accompagnement des exportateurs algériens, M. Lalmas a mis l’accent, lors de son intervention, sur la formation des exportateurs, ainsi que sur le financement des projets.
Interrogé sur la stratégie d’exportation, M. Lalmas a indiqué que « nous devons mettre en place un nouveau modèle économique, parce que l’exportation est un modèle économique. Nous parlons d’un changement radial, puisque nous devons mettre en place des structures et une administration qui doivent répondre à nos besoins».
M. Lalmas s’est interrogé sur l’absence des exportations algériennes vers la France où vit 5 millions d’Algériens, en rappelant que Business France, dispose de 4.500 conseils à l’export qui sont répartis dans le monde. Il a indiqué qu’«on ne peut pas parler de filières éligibles à l’exportation sans avoir fait au préalable le travail de diagnostic qui définit les offres exportables et compétitives».
Pour M. Lalmas, le marché africain est déjà pris par les grandes puissances économiques, comme la Chine, les Etats-Unis, de l’Allemagne et même de la Turquie qui « sont déjà installés en Afrique », ajoutant « nous avons signé les accords de libre-échange avec l’Union européenne en 2001 pour devenir des victimes, alors qu’on peut se placer sur les marchés européens ».