Les prix du pétrole grimpaient mardi en cours d’échanges européens, confirmant leur rebond de la veille alors que le risque d’un conflit au Moyen-Orient pourrait perturber le marché.
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 69,51 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 86 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour le contrat de mai prenait 79 cents à 64,21 dollars.
« La séance du jour reste focalisée sur les thématiques géopolitiques« , a expliqué Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix, pour qui les cours du pétrole, après avoir baissé la semaine dernière avec le risque d’une « guerre commerciale« , montent désormais avec les peurs d’une « guerre des missiles« .
« C’était atroce« , « horrible« , a lancé Donald Trump à la Maison Blanche au sujet de l’attaque présumée de samedi aux « gaz toxiques » contre Douma, dernière poche rebelle aux abords de Damas.
« Nous y répondrons avec force« , a ajouté plus tard le président américain, promettant une décision lundi soir « ou très bientôt« . Son ministre de la Défense Jim Mattis n’a pas exclu des frappes contre le régime syrien.
« Des frappes aériennes américaines et françaises sur la Syrie ne concerneraient pas le marché du pétrole en tant que tel, mais la Russie a prévenu qu’elle pourrait répliquer militairement« , a noté Olivier Jakob, qui estime que cela pourrait éventuellement donner lieu à des sanctions américaines sur le pétrole russe.
« Nous appelons les Occidentaux à renoncer à la rhétorique guerrière« , a déclaré lundi soir à l’ONU l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia, mettant en garde contre de « graves conséquences » en cas d’action armée occidentale et rappelant que selon Moscou « il n’y a pas eu d’attaque chimique » à Douma.
« Nous estimons qu’il y a très peu de chance que des sanctions sur le pétrole russe soient mises en place, et estimons la hausse récente des prix comme excessive« , ont cependant jugé les analystes de Commerzbank.
Par ailleurs, les marchés surveilleront la publication au fil de la semaine des rapports mensuels des grandes agences de l’Energie.
L’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) publiera le sien en cours de séance, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) partagera le sien jeudi l’Agence internationale de l’Energie (AIE) fera de même vendredi