Donald Trump a déclenché jeudi son offensive commerciale maintes fois annoncée contre la Chine. Le président américain a signé « un mémorandum ciblant l’agression économique de la Chine » et évoqué des mesures punitives contre des importations chinoises d’un montant pouvant atteindre 60 milliards de dollars pour mettre un terme à ce qu’il affirme être la concurrence déloyale de Pékin et le vol de propriété intellectuelle.
La réaction ne s’est pas faite attendre : la Chine a dévoilé ce vendredi une liste de droits de douane qu’elle pourrait imposer sur des importations de produits américains. Cette liste de 128 lignes tarifaires (catégories de produits) est divisée en deux groupes :
Le premier groupe de produits, comprenant 120 lignes tarifaires, sera taxé à 15%. Il s’agit de produits tels que fruits frais, vin, éthanol, ou ginseng, autant de marchandises qui ont représenté près d’un milliard de dollars d’importations en Chine en 2017.
Le deuxième groupe, qui comprend le porc et l’aluminium recyclé, sera taxé à 25%. Ce groupe ne comprend que huit lignes tarifaires, mais correspondant à près de 2 milliards de dollars d’importations l’an dernier.
La liste ne comprend cependant pas le soja, que les Américains ont exporté en Chine à hauteur de 14 milliards de dollars l’an dernier. Si ce produit devait être visé, les conséquences pourraient être graves pour les agriculteurs américains, particulièrement dans les Etats ayant soutenu Donald Trump lors de l’élection présidentielle de 2016.
« La Chine n’a en aucun cas peur d’une guerre commerciale », a averti le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.
Les sanctions annoncées par le président américain Donald Trump ont fait plonger les places boursières chinoises vendredi à l’ouverture, Hong Kong plongeant de plus de 3% tandis que Shanghai abandonnait 2,80%.
Notons que les Etats-Unis ont toujours déploré un déficit commercial colossal avec Pékin (375,2 milliards de dollars en 2017 selon les douanes chinoises) et Donald Trump a demandé aux plus hauts représentants chinois « de réduire, immédiatement, ce déficit de 100 milliards de dollars ».
Afp