Depuis le mois de février, des milliers de tonnes de café destinés vers l’Algérie, premier consommateur de café du continent, sont bloqués au port d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Cette situation de blocage est due, selon plusieurs médias, essentiellement aux négociations entre l’Algérie et la Côte d-Ivoire sur les tarifs douaniers.
En effet, le café ivoirien est victime de la politique du gouvernement algérien menée depuis quelques mois qui vise à réduire la facture des importations. Dans le cadre de cette politique visant à équilibrer son commerce extérieur, en durcissant notamment les conditions des importations, l’Algérie a exigé à l’entrée de son territoire la constitution d’une provision financière préalable qui couvre 120% du montant de l’importation. Or, 70% de la production de café ivoirien transite par l’Algérie.
La Côte-d’Ivoire, 3è producteur mondial de café, doit débloquer cette situation en toute urgence. A ce propos, une délégation su Conseil du Café-Cacao (CCC), l’organe ivoirien chargé de réguler cette filière, « se rendra prochainement en Algérie pour trouver des solutions », selon Jeune Afrique.
L’organe de régulation de la filière a pris « des mesures pour ramener la fluidité dans la commercialisation du café », notamment la mise des entrepôts à la disposition des exportateurs et l’assouplissement des procédures administratives pour faciliter les exportations de café. Selon l’organe de régulation (CCC), « ces mesures ont permis de réduire de façon significative le nombre de camions de café en attente de déchargement devant les usines de conditionnement des exportateurs concernés.
Le durcissement des conditions d’importation décidé par le gouvernement algérien pénalise la filière café en Côte-d’Ivoire, déjà en difficulté, puisque la production de café est passée de 106.000 tonnes en 2016 à 59.000 tonnes en 2017. Pour redynamiser la filière café, le pays a mis en place un ambitieux programme de relance estimé à 13,8 millions de dollars, avec une objectif d’attendre en 2022 un volume de 200.000 tonnes.
Pour rappel, la même situation s’est déroulée l’année dernière, quand 700 camions chargés de fèves de cacao étaient immobilisés plusieurs mois aux ports d’Abidjan et de San Pedro, suite à une surproduction inattendue. Le problème venait notamment d’une différence entre le prix du cacao fixé à la Bourse de Londres et le prix de vente à l’exportation imposé par l’organe de régulation ivoirien de la filière.