Sur les réseaux sociaux, la campagne de boycott des véhicules « made in bladi » se poursuit. Depuis l’éclatement de l’affaire Tahkout, début 2017, plusieurs pages Facebook ont été créés, à cette époque, pour dénoncer ce qu’elles qualifiaient de « la supercherie du montage automobile » en Algérie.
Au fil des mois, les dénonciations sont montées d’un cran pour devenir un appel « à ne pas acquérir les voitures locales » La publication par le ministère du Commerce des prix de sortie d’usine des véhicules n’a pas arrangé les choses.
Quotidiennement, des publications incitant les citoyens algériens au boycott pullulent sur ces pages. Pour justifier leurs appels, les initiateurs de ces mouvements « virtuels » comparent les prix des véhicules pratiqués dans d’autres pays producteurs de véhicules ou pas, à l’instar du Maroc, la Tunisie, les Emirats, mais aussi la Russie.
Un très faible taux d’intégration
Il n’y a pas que les prix jugés « trop élevés » des voitures algériennes qui se trouvent dans le collimateur des détracteurs, la façon rudimentaire dont elles sont assemblées est devenue un sujet de raillerie. A ce titre, des vidéos des unités de montages modernes sont régulièrement publiées.
Il est clair que les véhicules montés localement sont, en effet, plus chers que la normale. Quant au procédé d’assemblage lui-même, il reste largement discutable avec un taux d’intégration faible voire inexistant. Ce qui induit directement sur les prix. En somme, une forme « d’importation déguisée », si l’on reprenait les termes de l’ex ministre de l’Industrie, Mehdjoub Bedda.
En revanche, dans les autres pays où des unités de montage de véhicules sont implantées, il existe une véritable industrie automobile avec un taux d’intégration digne de ce nom. A titre d’exemple, le taux d’intégration au Maroc avoisine les 50% et devrait atteindre 80% à l’horizon 2020 avec à la clé la production d’un million de véhicules, selon le ministre marocain de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, cité par la presse locale.